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 Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō

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Tahani
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Tahani


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MessageSujet: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeVen 30 Oct - 2:53



1517Quelque part en mer, près du « quatrième pallier » de Paradise.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Ni7a


Le soleil mouillé dardait de doux rayons chatoyants, tandis que l’air marin, par bruines, venait chatouiller l’épiderme. La calme volupté de la houle berçait les rêves éveillés des matelots qui flânaient sur le pont. Depuis le cyan du ciel, les cris grisants des goélands curieux qui accompagnaient les vaisseaux, se faisaient entendre, comme une rengaine amicale… Cette journée sur Grandline était de celles qui confortaient les marins dans leur amour du voyage. Elle était gracieuse et agréable, généreuse et évocatrice.

Malheureusement pour Arslan, il n’avait aucun moyen de le savoir, lui qui était cloîtré dans le fond de cette cale clandestine. Tout ce à quoi il avait le droit depuis un mois était, au contraire, l’inconfort humide du bois pourri qui trempait les vêtements, la chaleur fracassante du confinement qui faisait tourner la tête, les secousses perpétuelles des heurts contre les vagues, les odeurs de bêtes agglutinées qui empestaient, et les refrains alcoolisées des voyageurs indésirés. Si c’était donc cela « l’aventure », alors la publicité était bien mensongère.

Il devait s’y faire : la vie de primé avait de quoi ravir les plus téméraires comme lui, mais elle trainait également son lot d’inconvénients. Le premier d’entre eux était l’insécurité constante à laquelle il devait faire attention, cet inconfort de l'esprit qui forçait à devoir se mesurer en permanence. Malgré sa dextérité au combat, sa force de détermination et ses petites manœuvres stratégiques, il ne pouvait pas se permettre d’agir comme si de rien n’était. Depuis quelques temps, de plus en plus de personnes voulaient sa peau et les berrys mis sur la table pour l'obtenir commençaient à s'entasser.

Et pour cause, ses dernières frasques à Jaya avaient inévitablement attiré l’attention sur lui. La contre-prime de ce fameux Esprit Libre qui avait osé défaire Xérès, l’un des intendants de Versaye, lors d'une rixe dantesque, et échapper aux courroux des commandants de l’île, avait grimpé en flèche, passant de 100 millions à 300 millions de berrys. Les gens de sa trempe se foutaient de l’impression qu’ils laissaient derrière eux, ils n’avaient que faire des représailles et s’osaient à défier les plus dangereux combattants de toutes les mers par simple audace de vivre. Jusqu’à présent, cela ne lui avait jamais coûté plus que des cicatrices, et pour un enfant casse-cou comme Arslan, ce n’étaient pas quelques barrières qui allaient l’empêcher de profiter de son aventure. Banaro avait été laissée sens dessus-dessous après son départ en fanfare, Organic City avait établi un état d’alerte maximale en apprenant sa présence, Octogonia avait pu fêter un superbe Main-Event en le capturant et en le forçant à combattre, Whiskey Peak était devenue, le temps d’une soirée, le lieu d’une véritable chasse à l’homme, et Jaya, comme expliqué plus-haut, n’avait pas connu de tels remue-ménages depuis son annexion par Orion.

Force était de le constater : depuis qu'il avait quitté sa tendre et chère grand-mère, Dame Brightheart, son élan n'avait toujours pas décéléré, il continuait de vivre à cent à l'heure, il n’avait jamais ralenti dans son élancée vers la liberté, et tous ceux qui avaient essayé de se poser en travers de sa route, avaient vite compris qu’il s’agissait d’une tâche vaine. Rien ne semblait être en mesure de l’arrêter. Quitte à arpenter les sous-sols miteux de quelques navires de plaisance ou de bateaux commerciaux pour parvenir jusqu’à sa prochaine destination, il allait y arriver.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 7i0m

Car c'était bel et bien ce à quoi il était réduit pour l'instant. Sans compter l’omniprésence de cette satanée piovra, et le danger que représentaient les chasseurs de primes, de très nombreux barrages marines empêchaient quiconque de franchir certaines zones sans un contrôle d’identité minutieux, et s'il voulait arriver sur Water Seven en un seul morceau, il devait passer par ces chemins de traverses. Le vaisseau qui l'abritait, lui et bon nombres d'autres parias, était, à la base, censé transporter des vivres : fécules, bétails, graines, alcools, et le capitaine, proche de ses sous, s'était osé à une petite dérogation en acceptant, contre quelques centaines de berrys, le transport d'individus recherchés.

Arslan se retrouvait donc, dans le double-fond du navire, collé à des criminels, des révolutionnaires et d'autres hors-la-loi hauts en couleur, à devoir écouter, non sans un certain agacement, les palabres interminables des anciennes gloires, les élucubrations philosophiques, tirées par les cheveux, des alcooliques, les chuchotements stridents de quelques comploteurs… Il n'était pas spécialement contre un peu de sociabilisation, mais l'exiguïté des lieux devenait de moins en moins supportable. Surtout pour un chien fou comme lui.

Assis dans un recoin de cette pièce où la hauteur sous plafond ne mesurait pas plus de quatre-vingt-dix centimètres, les yeux clos, les mains agrippées à son fusil posé contre son épaule, à la manière d'un violon, il se laissait porter par le rythme des va-et-vient de l'environnement, en suivant la cadence régulière, presque chronométrique, des remous. Il le faisait sans y accorder de véritable attention, pour tenter de se reposer, essayer de faire passer le temps du mieux possible, et laisser son esprit se détendre.

Mais… le sommeil ne venait évidemment pas, avec cet arrière-fond sonore. Tout ce chahut, tout ce boucan, habituellement, l'animait, l'enivrait, mais il avait indubitablement ses limites. Cela devait faire plusieurs jours, peut-être même une semaine qu'il n'avait pas dormi ou tout du moins, pas assez pour que ce soit réparateur : ses nerfs étaient à vif et l'épuisement mental se faisait ressentir. Les couleurs, les textures, les formes, tout devenait flou. Une migraine de déshydratation comprimait son front à l'aide d'un serre-joint. Des cernes violettes poignaient sous ses paupières, sa bouche sèche et ses lèvres craquelées peinaient à se fermer, et son corps tout entier montrait d'indéniables signes d'éreintement.

Il redoutait, intérieurement, le moment où il allait devoir interagir avec le reste de la pièce. Il n'était plus maître de son corps, il était prisonnier de ses propres affres, et il abhorrait cette sensation. Soudain, une main vint se poser contre son bras et le força à ouvrir ses mirettes à nouveau. Qu'allait-il se passer ?

— Eh, mais ça serait pas l'Esprit Libre, ça par hasard ?! Hein ?! Ces cicatrices, ce képi et ce fusil ! Si, si ! C'est bien ça ! Une telle interpellation n'était généralement pas bon signe.
— Grblbgrlbl… peina à articuler Arslan, comme décontenancé, lénifié, sorti de sa léthargie. Ouais, c'est moi... avoua-t-il en dégageant gentiment la main qui tenait son triceps.
— Ca alors ! C'est bien ce que je me disais ! Vous avez ça ! J'ai l'œil, mwé ! Son sens de l'observation avait vraisemblablement mis trois semaines à s'éveiller, mais force était désormais de constater qu'il était là. Je me souviens de twé à Whiskey Peak, j'étais dans l'équipe qui était chargée de t'attraper. Sacrée branlée que tu nous as foutus, hein ?! Mais, aujourd'hui, c'est plus pareil ! À l'entente de ces mots, l'Esprit Libre se redressa subitement de sa position assise pour se mettre à genou et arma son fusil en direction de son interlocuteur. Doigt sur la gâchette, l'œil dans l'arrête du viseur, la lame de la baïonnette caressant le torse velu de sa cible, il était prêt à faire feu. S'il voulait une revanche, lui n'avait pas le temps de s'adonner au jeu du chat et de la souris.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Kyz0

— Ecoute, t'as pas l'air d'être un mauvais bougre, seulement... commença-t-il, en jetant un regard noir à son ennemi présumé, avant de se faire couper par ses gesticulations.
— Wooooow ! STOP ! STOP ! STOOOOP ! Ses bras en croix, sa moue renfrognée et sa tête recroquevillée dans son cou témoignèrent d'une certaine crainte à l'idée d'un nouvel affrontement. Que voulait-il, alors ? Me bute pas, mec ! Pose ton fusil ! Je suis pas là pour t'attraper ! T'inquiète ! Je suis plus chasseur de primes ! C'est fini tout ça, justement ! Je voulais te parler de quelqu chose.
— Ah ? se demanda-t-il, en abaissant son canon, sans cacher son étonnement. Il s'était mentalement préparé à une triste exécution sommaire, et de redescendre aussi rapidement, l'avait quelque peu sonné. Bon, bah je crois que je vais devoir t'écouter alors, on est encore coincé ici pour un bout de temps. Dis-moi tout. Il retrouva sa position initiale et réinstalla la crosse de son fusil dans le creux de son ventre.
— Chasser des primes, c'est bien, ça permet de mettre du beurre dans les épinards de temps en temps, mais… Et le sens dans tout ça ? Je me suis petit à petit rendu compte que je servais à rien dans cette société, et tu vwé, tous ces gars autour de mwé, montra-t-il en ouvrant sa main dans la direction de cinq ou six autres personnes, plus silencieuses, qui formaient un groupe, en sont venus aux mêmes conclusions que mwé : on en a marre de vwér la misère sociale autour de nous, on veut prendre les armes et se battre pour une cause juste, un truc qui permet de dormir avec une tranquillité d'esprit. On veut mettre nos talents au service de la Révolution.
— J'entends bien, et c'est tout à votre honneur, mais… hésita Arslan.
— Ca parait louche ce que je te dis, je sais, alors écoute, je vais te dire un truc, mais tu le gardes pour twé. Ok ? lâcha-t-il, en se rapprochant de lui et en parlant de moins en moins fort. Sa voix s'atténua comme couverte par un coussin.
— Ouais ?
— Dragomirov ? Kropotkine ? Baltahazar ? Ces noms te disent quelque chose ?
— Je crois, ouais. Comment ne pas connaître Kropotkine et sa séance de torture publique ? Tout le monde l'a vu. Je sais qu'ils sont emprisonnés à Shabondy, et qu'ils vont bientôt être transférés à Impel Down, si je ne m'abuse.
— EXACTEMENT ! Nous avons été contactés par l'un des informateurs de Balt, pour leur venir en aide et utiliser le moment du transfert pour libérer un maximum de monde. On est en route pour Shabondy, justement, et on va participer à cette grosse opération. Ca serait génial d'avuér un type comme twé dans notre équipe… Regarde ! s'écria-t-il, en levant sa guenille pour lui montrer ses côtes, Une large entaille circulaire, semblable à une cavité, y trônait fièrement. Ce sont des séquelles de ta charge. Personne ne peut t'arrêter quand t'es lancé, c'est ce qui fait ta réputation ! Esprit Libre, participe avec nous à la libération des révolutionnaires et des esclaves de Shabondy ! T'es fait pour être un héros ! Avec ta force de frappe dans notre équipe, c'est sûr et certain qu'on va devenir inarrêtable !
— Désolé, je suis pas intéressé, souffla Arslan, en jetant un regard en coin.
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— Kwé ?! Mais… mais… pourkwé ?! sanglota le révolutionnaire, dépité. Son monde s'effondrait sous ses pieds.  
— Parce que je n'en ai pas envie, tout simplement. Ce n'est pas à moi de le faire, je ne suis ni un héros, ni un révolutionnaire, trancha l'Esprit Libre de sa langue acerbe et acérée. Si ces gens veulent se libérer, ils ont qu'à le faire eux-mêmes, comme des grands. Être libre, c’est être maître de soi-même. C’est prendre sa vie en main, au lieu de l’abandonner aux tendances forgées par l’habitude, par la confusion, par la perte de contrôle. La vraie liberté, elle est avant tout dans nos têtes, et si on est pas capable de se battre soi-même pour la gagner, si on est pas capable de la défendre tout seul, si on est prisonniers de ses propres chaînes parce qu'on abandonne la recherche de la liberté, eh bah ce n'est certainement pas mon problème. Cette phrase cloua son vis-à-vis. Sans le remarquer, Arslan s'était exprimé avec une voix tonitruante, grave, pleine, qui avait résonné dans toute la cale. Je ne demande à personne de venir m'aider, je ne l'ai jamais fait, et je n'irai pas jouer les martyrs pour sauver les gens. Je vis juste ma vie comme je l'entends, c'est tout. Sans prises de tête.
Comme s'il s'agissait d'une malédiction, la discussion de comptoir venait de repointer le bout de son nez. Les affirmations allaient bon train dans cette cale de fortune.
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Taieb
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeDim 1 Nov - 4:04

1517 — Grand Line Paradise, en mer dans les alentours du « quatrième pallier ».

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Ea7b

Le soleil brillait haut dans le ciel, les voiles gonflées par un vent en poupe, un navire dansait sur l'étendu bleuté avec grâce. Il épousait harmonieusement les vagues qui venaient s'écraser docilement contre sa coque. L'équipage profitait de cette journée parfaite pour se revigorer de l'air marin. Ils flânaient, s'en tenant au minimum de tâche nécessaire pour s'assurer du bon fonctionnement du bâtiment. Ce bateau marchand d'apparence tout à fait banal camouflait en vérité, une bien dangereuse cargaison. La cale était remplis de denrée en tout genre, alcool, fécule, épices etc.. Mais, elle abritait aussi, dans un sous compartiment secret, une ribambelle de criminel recherché.

Les capitaines prêt à transporter clandestinement des individus primés en échange d'une liasse de berry ne courrait pas les rues. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que ces voyageurs clandestins soient vulgairement entassés dans un double fond exiguë de la cale. Parmi eux se trouvait Ō, adossé dans un coin de l'endroit. Aucune lumière ne perçait réellement à travers les lattes, ils étaient plongés dans une obscurité quasi-permanente depuis plus ou moins trois semaines maintenant. Le jeune révolutionnaire n'était pas habitué à ce genre de situation. Livré à lui même depuis peu, il traversait une période particulièrement sombre et était rester silencieux pendant toute la durée du voyage. Camouflant son identité sous une large chapeau de paille et une écharpe noire, il avait jusqu'à présent réussit à éviter les questions.

Les yeux dans le vague, il fixait un point au sol devant lui et laissait ses pensées défiler. C'est ainsi qu'il avait réussit à tenir dans ces circonstances, en s'isolant dans ses réflexions. Malheureusement, plus les minutes défilaient, plus elles s'assombrissaient, il était hanté. Hanté par un souvenirs récent qui resurgissait chaque fois que ses paupières se fermaient. Dans le flux inconsistant de ses réflexions, c'est toujours ça qui ressortait. Léthargique à cause du manque de sommeil, il laissait son esprit divaguer un peu trop loin de sa conscience et replongeait profondément dans l'enfer qu'il avait vécu.

Un mois plus tôt, Melon.

Sur une petite place pavé entouré d'habitation, les vingt-six membres de l'Équinoxe étaient encerclé. Sous leurs yeux, le traître V, frère du fondateur D venait d'être sommairement exécuté par le commandant marine alors qu'il venait de leur livrer l'entièreté de l'organisation qui sévissait depuis plus de vingt ans. Ō fixait son père, la trahison de son sang l'avait anéantit. Immobile, le visage figé par l'étonnement, il n'avait plus rien du chef qu'il était. Autour d'eux, des dizaines de fusils n'attendaient qu'un ordre pour cracher le feu, mais alors, de derrière le commandant surgit un homme. Avançant d'un pas lent et calme, tous lui firent place. L'homme à la chevelure de feu dévisagea un à un les révolutionnaires pris aux pièges avant de s'arrêter sur Ō.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 9bf7
     


— Ohmama n'a pas oublié ce que tu as fais il y a dix ans, et eux non plus. À la suite de sa phrase, nombreux des artilleurs se mirent à crier.
— Ce chien à brûler le capitaine !
— Capitaine Biden !  Ses hurlements vengeurs étaient gorgés d'émotions, aucun des soldats sous son commandement n'avait réellement guéris de sa mort brutal. C'est pour cela que la troupe d'aujourd'hui était exclusivement composée d'ancien membre de son unité en quête de vengeance. Il était un capitaine très apprécié de ses troupes, malgré les nombreux soupçons pesant sur la légitimité de ses grades. Ami proche du président Ohmama, les rumeurs de pistonnage n'avait jamais cessé, mais malgré la binarité des avis le concernant. Tous furent choqués par sa mort. Le pauvre homme fut brûlé sur un échafaud improvisé au plein milieu de la place Morgan.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō S50t


C'était l'acte de l'Équinoxe, une réponse violente à la torture publique de Kropotkine qui avait eu lieu le jour précédent. Si son impact était moindre d'un point de vue internationale. Il avait profondément marqué l'île. D'autant plus que c'était Ō, à cette époque âgé de huit ans, qui alluma littéralement le capitaine Biden. Aux yeux des autorités de Start-Top, ce jour représentait la concrétisation d'une décennie de traque. La chasse aux lettres prenait fin. D'une voix ferme, le sénateur ramena le silence parmi les marines en ordonnant.
— Ramenez le vivant, on a des choses à lui dire.


L'instant d'après, un cri flou couvert par la détonation des fusils résonnèrent dans son crâne. L'image du crâne de son père volant en éclat s'imprima dans sa rétine, l'arrachant de sa somnolence dans un soubresaut de panique. Ouvrant les yeux, secoué par ce souvenir il retrouvait sa triste réalité. Depuis des semaines déjà, il repensait à cet évènement sans s'arrêter. Il ne cessait de broyer du noir, sombrant peu à peu dans une colère profonde que l'inconfort des lieux ne faisait qu'alimenter. Il se remémorait sa pitoyable fuite, permise par le sacrifice de toute les autres lettres. Un sentiment de culpabilité pressait son cœur, en tant que seul survivant, il portait le poids de tout les morts sur ses épaules.

Prenant de grandes inspirations, il tentait de ralentir son rythme cardiaque, retrouvé entière possession de ses moyens, mais c'était peine perdu. L'odeur âcre et nauséabonde l'entourant rendait ses inspirations difficiles, désagréables. À moins de deux mètres à sa gauche se tenait un autre homme, il ressentait la pression de sa présence et la vivait de plus en plus comme une agression. Il se blottit davantage contre la paroi sur sa droite, écrasant son épaule contre le bois dans un espoir désuet de grapiller quelques centimètres d'espace vital. Inconsciemment, sa main droite venait se saisir du manche de son arme cachée à l'intérieur de son kimono. Au delà de l'insécurité que cela trahissait, ce katana court était le seul souvenir tangible de son passé, l'unique chose vers laquelle il pouvait se tourner.

Les yeux-mi clos, il tentait d'éliminer les bruits superflus alentours, ignorer les messes basses pour profiter de ce qui était un rare moment d'accalmie dans ce voyage. Il ne pouvait pourtant se résoudre à fermer les yeux et revivre à nouveau cet instant, se contentant de lutter pour garder les paupières entre ouvertes. Jusqu'à ce que juste à côté de lui ne démarre une énième conversation farfelu.

Un balafré armé d'un fusil en face de lui se faisait tout d'abord interpeller, visiblement il était connu sous le nom de "L'esprit Libre". L'homme qui l'avait reconnu se présentait comme un ancien de ses poursuivants. Une annonce à laquelle le concerné répondit avec une mise en joue fluide et sereine qui attira le regard de Ō. Si ce surnom qu'il portait ou son visage ne lui disait rien. L'aisance qu'il dégagea lors de la manipulation de son arme éveilla un soupçon de curiosité chez le sabreur. Il observait la suite avec une attention toute particulière.

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— Wooooow ! STOP ! STOP ! STOOOOP ! Me bute pas, mec ! Pose ton fusil ! Je suis pas là pour t'attraper ! T'inquiète ! Je suis plus chasseur de primes ! C'est fini tout ça, justement ! Je voulais te parler de quelque chose.
— Ah ? L'inconnu abaissait son fusil, étonné de cette révélation. De toute façon, on est coincé ici pour encore un bon bout de temps et j'arrive toujours pas à trouver le sommeil. Alors, dis-moi tout, je t'écoute l'ami. Finit-il par répondre en reprenant sa place initiale, visiblement intrigué.
— Chasser des primes, c'est bien, ça permet de mettre du beurre dans les épinards de temps en temps, mais… Et le sens dans tout ça ? Je me suis petit à petit rendu compte que je servais à rien dans cette société, et tu vwé, tous ces gars autour de mwé, il désigna un petit groupe se trouvant à la gauche de Ō.   en sont venus aux mêmes conclusions que mwé : on en a marre de vwér la misère sociale autour de nous, on veut prendre les armes et se battre pour une cause juste, un truc qui permet de dormir avec une tranquillité d'esprit. On veut mettre nos talents au service de la Révolution.
— J'entends bien, et c'est tout à votre honneur, mais…
— Ca parait louche ce que je te dis, je sais, alors écoute, je vais te dire un truc, mais tu le gardes pour twé. Ok ? lâcha-t-il, avant de s'approcher de lui, abaissant le niveau sonore.
— Ouais ?
— Dragomirov ? Kropotkine ? Baltahazar ? Ces noms te disent quelque chose ? À l'entente de ces noms, Ō compris que lui et ces hommes étaient ici pour les mêmes raisons.
— Comment ne pas connaître Kropotkine et la séance de torture publique qu'il a subi ? Tout le monde l'a vu. Je crois savoir qu'ils sont emprisonnés à Shabondy, et qu'ils vont bientôt être transférés à Impel Down, si je ne m'abuse..
— EXACTEMENT ! Nous avons été contactés par l'un des informateurs de Balt, pour leur venir en aide et utiliser le moment du transfert pour libérer un maximum de monde. On est en route pour Shabondy, justement, et on va participer à cette grosse opération. Ca serait génial d'avuér un type comme twé dans notre équipe… Regarde ! s'écria-t-il, en levant sa guenille pour lui montrer ses côtes, Une large entaille circulaire, semblable à une cavité, y trônait fièrement. Ce sont des séquelles de ta charge. Personne ne peut t'arrêter quand t'es lancé, c'est ce qui fait ta réputation ! Esprit Libre, participe avec nous à la libération des révolutionnaires et des esclaves de Shabondy ! T'es fait pour être un héros ! Avec ta force de frappe dans notre équipe, c'est sûr et certain qu'on va devenir inarrêtable !
— Ceci expliquant cela. D'accord, je comprends mieux, déclara le balafré d'un air approbateur. Désolé, je suis pas intéressé, souffla t'il finalement d'une attitude presque dédaigneuse. Un ton et une phrase à laquelle Ō réagit, relevant légèrement sa tête et son chapeau pour fixer directement l'intéressé.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 18d6


— Kwé ?! Mais… mais… pourkwé ?! questionna le révolutionnaire, visiblement choqué et déçu de la réaction de son interlocuteur.
— Parce que je n'en ai pas envie, tout simplement. Ce n'est pas à moi de le faire, je ne suis ni un héros, ni un révolutionnaire, trancha l'Esprit Libre de sa langue acerbe et acérée. Si ces gens veulent se libérer, ils ont qu'à le faire eux-mêmes, comme des grands. Être libre, c’est être maître de soi-même. C’est prendre sa vie en main, au lieu de l’abandonner aux tendances forgées par l’habitude, par la confusion, par la perte de contrôle. La vraie liberté, elle est avant tout dans nos têtes, et si on est pas capable de se battre soi-même pour la gagner, si on est pas capable de la défendre tout seul, si on est prisonniers de ses propres chaînes parce qu'on abandonne la recherche de la liberté, eh bah ce n'est certainement pas mon problème. Je ne demande à personne de venir m'aider, je ne l'ai jamais fait, et je n'irai pas jouer les martyrs pour sauver les gens. Je vis juste ma vie comme je l'entends, c'est tout. Sans prises de tête.
▬ "L'esprit libre." C'est autoproclamé où le monde entier est devenu assez stupide pour te définir comme tel ? Répondit Ō d'un ton sec, sans laisser à qui que ce soit le temps de rebondir dessus, il reprit. Ce voyage est désagréable en bien des raisons, mais entendre un égoïste égotique déblatérer de tels inepties à propos de la liberté, c'est vraiment le pire. Il plongeait son regard au plus profond de celui du concerné, cherchant ouvertement à le provoquer.  

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▬ Je vais t'expliquer clairement, tu te pense libre mais tu es enchaîné. Probablement le plus enchaîné d'entre nous tous ici présent, et tu sais pourquoi ? Parce que tu es persuadé d'être libre alors que le monde entier est mis au fer. Comment peux-tu seulement imaginer être libre alors que le monde entier est enchaîné ? La vraie liberté n'a rien à voir avec ta description individualiste égocentré. La vraie liberté passe par la destruction de toute forme de domination, une liberté universelle, voilà ce qu'est la vraie liberté. Tant que quelqu'un sur cette terre sera contraint à quoi que ce soit, nous ne serons pas libre. Ō marqua une courte pause, resserrant machinalement sa prise autour du manche de son katana. La révolution n'a pas besoin de gens comme toi. Continue à faire le clown sur les mers en criant à qui veux l'entendre que tu es libre, mais épargne moi la vacuité de tes réflexions.    

Son attitude cinglante tranchait avec le calme et le silence dont il faisait normalement preuve. Acculé, épuisé par la force des choses, Ō avait explosé à l'entente de ce qu'il considérait comme une insulte envers la liberté. Les esprits commençaient à s'échauffer.
 
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Tahani
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeDim 1 Nov - 17:43


Et comme si cela devait finalement arriver, comme si une damnation sempiternelle accompagnait nécessairement les racontars comme ceux-ci et forçait le destin à se répéter, encore et encore, toujours avec le même schéma, une flammèche s'alluma avec l'intention de mettre le feu aux poudres. Elle fut personnifiée par une voix tendue, un timbre modulé, presque en soto-voce, qui s'échappa depuis la droite d'Arslan.
— « L'Esprit libre », c'est autoproclamé ou le monde entier est devenu assez stupide pour te définir comme tel ? Il se tourna vers le nouvel interlocuteur, en laissant le précédent digérer la nouvelle. Son regard se fixa sur les linéaments sinueux que décrivaient sa silhouette. Elle ressemblait une petite boule cloîtrée dans un des recoins de la pièce, un écureuil noir dont l'aura de violence inspirait paradoxalement la crainte. Ce voyage est désagréable en bien des raisons, mais entendre un égoïste égotique déblatérer de telles inepties à propos de la liberté, c'est vraiment le pire. Les détails de sa tenue, camouflé dans l'obscurité, n'étaient pas encore perceptibles, alors, intrigué, piqué, Arslan se rapprocha légèrement de sa position pour mieux les discerner.
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Il fut alors étonné de trouver un adolescent, coiffé d'un sugegasa, couvrant toutefois son visage d'une ombre protectrice, et habillé d'une écharpe de lin noir avec laquelle il emmitouflait l'intégralité de son buste. Ses petites mirettes assassines brillaient comme des pierres précieuses au fond d'un puits sans fond, et se plongeaient dans les siennes. Sans le communiquer de vive voix, sans l'expliciter, il lui transmettait un vécu, une histoire particulière condensée dans une émanation de mort, une effluve de haki qu'il libérait instinctivement. Le poil d'Arslan s'hérissa, à la fois d'agacement, mais également d'excitation. L'épuisement et la fatigue s'estompaient sous l'effet de l'adrénaline.

Une telle phrase, une telle provocation, aurait pu provenir de la bouche de n'importe qui : d'un briscard, ayant roulé sa bosse et crachant sur une jeunesse désintéressée ; d'un révolutionnaire aguerri, dégoûté par l'idéologie pirate d'Arslan ; d'un des membres de ce groupuscule, déçu de la réaction de l'Esprit Libre... À vrai dire, à ces mots, il semblait déjà être tout cela à la fois, mais non content d'avoir lancé les premières gerbes d'huile sur le feu, il ne stoppa pas sa tirade pour autant.
— Je vais t'expliquer clairement : tu te pense libre mais tu es enchaîné. Probablement le plus enchaîné d'entre nous tous ici présent, et tu sais pourquoi ? Parce que tu te penses libre alors que le monde entier est mis au fer. Comment peux-tu prétendre être libre alors que le monde entier est enchaîné ? Une veine pulsa sur la tempe d'Arslan. Des gens qui avaient essayés de lui expliquer ce qu'était la liberté, il en avait rencontré des tas. Tout au long de son aventure, le monde entier s'était évertué à lui répéter qu'il était prisonnier, de sa grand-mère à ses plus féroces ennemis. Pourquoi s'acharnaient-ils à ce point à lui prendre la tête ? La vraie liberté n'a rien à voir avec ta description individualiste égocentré. La vraie liberté passe par la destruction de toute forme de domination. Une liberté universelle, voilà ce qu'est la vraie liberté. Un bon jargon prosélytiste, pensa Arslan en écoutant attentivement les invectives de son vis-à-vis. Il ressentait son énervement, son envie d'en découdre, et il n'y était pas insensible. Plus cette petite souris ouvrait la bouche, plus il avait envie de lui faire ravaler son caquet. Tant que quelqu'un sur cette terre sera contraint à quoi que ce soit, nous ne serons pas libre. La révolution n'a pas besoin de gens comme toi. Continue à faire le clown sur les mers en criant à qui veux l'entendre que tu es libre, mais épargne moi la vacuité de tes réflexions.
— Ah ? Parce qu'un gars qui prétend vouloir sauver le monde, c'est pas égotique peut-être ? déclara Arslan une fois le palabre terminé, en lui jetant le même regard arrogant qu'il recevait depuis tout-à-l'heure.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 6sga
— Je sais pas si vous vous êtes donnés le mot pour me faire chier aujourd'hui, mais sache que je t'ai pas sonné, toi, en fait. Et puis, vous savez quoi ?! Je vais le dire ici pour que ce soit clair... Arslan traça un large cercle avec son bras pour capter l'attention de tout le monde. J'AI RIEN DEMANDE QUOI QUE CE SOIT À QUI QUE CE SOIT ICI, C'EST CLAIR ?! ALORS LÂCHEZ MOI LA GRAPPE, PUTAIN ! Son cri fit bouger les lattes fragiles qui surplombaient la salle. Une fois l'accalmie revenue, il se dirigea vers le provocateur. Ils me font bien rire les révolutionnaires comme toi, avec leurs prétentions moralisatrices et leur dédain constant de ceux qui n'ont pas envie de faire comme EUX. Si être libre, c'est se faire sauter pour le bien commun… Si être libre, c'est passer sa vie à jouer un rôle qu'on désire pas, celui du bon samaritain, désolé je passe mon tour l'ami. Ce n'est pas mon rôle, et t'auras beau m'insulter, ça n'y changera rien. Il se posa devant le jeune révolutionnaire, et descendit à son niveau, arme en main, pour le mater de plus près. Par contre, il y a un truc qui me dérange dans ton attitude et qui ne passera pas avec moi : c'est que tu me demandes de me taire et que ça ressemble à un ordre. Ce qui l'avait piqué, ce n'était pas l'insulte qui avait été faite à sa vision assez particulière de la liberté… c'était le fait qu'un mec lui explique la vraie définition du terme en lui ordonnant quelque chose.
La tension était palpable. Les quelques révolutionnaires qui l'avaient abordés plus tôt, essayèrent de venir, à tâtons, à pas de loup, pour désamorcer la situation, tenter d'apaiser les mœurs, mais il était déjà bien trop tard pour revenir en arrière. Arslan, qui tenait son arme en prise conventionnelle, gardée contre son buste main droite sur la gâchette, et main gauche soutenant le canon, lâcha sa pris un instant pour l'enjoindre à ne pas approcher en mimant un petit balayage de la main sans le regarder. Aussitôt, en comprenant ce qui lui était intimé, l'homme en question bloqua ses camarades et laissa l'action se dérouler.

Il l'avait déjà vu à l'œuvre : dès qu'un semblant d'autorité s'exerçait sur lui, il perdait le contrôle et devenait une bête folle, qui se débattait rageusement. L'intégralité des îles qu'il avait arpenté, en gardait un souvenir plutôt piquant… Et si l'épuisement, l'adrénaline, la confrontation venaient s'additionner à une recette déjà hautement instable, à un cocktail explosif déjà sacrément remué, qu'allait-il se passer ? Il ne fallait pas être devin pour s'en douter.
— Personne ne me dictera jamais un comportement. PERSONNE, t'as compris ?! Je vais continuer de l'ouvrir autant que je veux et c'est sûrement pas le petit sabre que tu caches dans ton kimono, qui va m'en empêcher, déclara-t-il, le visage mû par une colère de moins en moins dissimulable. En se concentrant sur sa cible, en visualisant le moindre de ses gestes, pressentant une tension de plus en plus grande, il avait percé son petit secret — si tant est que c'en était un — et l'avait mis face au fait accompli.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō RPBGDrum1
Arslan était prêt à en découdre, ici et maintenant, sans penser aux conséquences d'un affrontement intestin en mer, sans penser à rien d'autre d'ailleurs. L'instant était total, ubiquitaire, il englobait la réalité dans son ensemble. Tout ce que ses nerfs avaient emmagasinés, tout ce qu'il avait comprimé en lui, s'apprêtait à ressurgir frontalement, dans la gueule de ce petit con.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeLun 2 Nov - 2:37



Inutile de dire que le jeune révolutionnaire s'était préparé au conflit. Cherchait-il même d'une certaine manière à le provoquer ? Il n'était dans tout les cas, pas dans son état normal. Agressif, arrogant, il cherchait volontairement à piquer de ses paroles. Au cours de sa tirade, son auditeur s'était rapproché, analysant son agresseur qui en faisait de même. De ses yeux, Ō le regarda subrepticement de haut en bas avant de replonger ses yeux opalins dans le brun clair de son vis-à-vis. Il tirait dans sa tête les informations qu'il venait de retirer de ce type. Il était plus grand que lui d'une bonne dizaine de centimètre, marqué par plusieurs cicatrices. Une stature imposante de fait, mais il y avait aussi quelque chose d'autre. Il ressentait la puissance se dégageant de ces gestes, l'acharnement dans ses yeux. Cette aura bestiale qui menaçait d'exploser à tout moment. Il portait un parfum que Ō connaissait bien, celui de la mort.  


— Ah ? Parce qu'un gars qui prétend vouloir sauver le monde, c'est pas égotique peut-être ? Ō recevait en retour l'arrogance dont il avait fait preuve. Pourtant, rien ne changea dans son expression. Il continuait de le fixer, silencieux, bien qu'un peu surpris d'une réponse si calme.

— Je sais pas si vous vous êtes donnés le mot pour me faire chier aujourd'hui, mais je vais le dire maintenant pour que ce soit clair.. Il agitait son bras de manière à capter l'attention de toute les personnes présentes, s'emportant peu à peu.  Je vous ai rien demandé, moi, à la base. Je suis pas venu ici pour qu'on me fasse des leçons de morale à la con ou qu'on me recrute pour aller casser ma pipe à Shabondy. Lâchez moi la grappe, bordel ! Son cri fit bouger les lattes fragiles qui surplombaient la salle. Sa colère imposait un silence dans l'assemblé alors qu'il prenait la direction de Ō. Ils me font bien rire les révolutionnaires comme toi, avec leurs prétentions bienfaitrices et leur dédain constant de ceux qui n'ont pas envie de faire comme eux. Ta vision de la liberté, excuse-moi, hein, mais j'en ai rien à foutre. Et tu sais quoi ? Je vais même te le donner en mille : si être libre, c'est se faire sauter pour le bien commun… Si être libre, c'est passer sa vie à jouer un rôle qu'on désire pas jouer, celui du bon samaritain en l'occurrence, eh bien ce sera sans moi, je passe mon tour l'ami. J'ai rien signé du tout, et t'auras beau m'insulter, ça ne changera pas grand chose. Il se posa devant le jeune révolutionnaire, et descendit à son niveau, arme en main, réduisant encore la distance qui les séparaient. Par contre, il y a un truc qui me dérange dans ton attitude et qui ne passera pas avec moi : c'est que tu me demandes de me taire et que ça ressemble à un ordre.
L'ambiance était électrique. Les deux concernés se dévisageaient sans sourciller. Les signes annonciateurs d'un affrontement imminent qui régnait dans cette cale en effrayait beaucoup. Avec l'intention de faire descendre la pression, les révolutionnaires s'approchaient à pas léger du balafré, avant d'être retenu par l'initiateur indirecte de cette situation. D'un simple mouvement de main, "L'esprit libre" l'avait convaincu de ne pas interférer. Visiblement terrorisé et admirateur suite à la cuisante défaite qu'il lui avait été infligé, il retenait ses nouveaux camarades craignant pour leurs vies.

Ō quant à lui ne semblait ni impressionner, ni même touché par ce qu'il venait de dire. Son attitude restait la même, le visage figé par un stoïcisme à tout épreuve. Il jurait totalement avec son adversaire qui laissait ses émotions transparaître sur son visage avec une transparence cristalline. Si rien ne semblait l'atteindre, en vérité, les remarques de son opposant accentuaient sa colère déjà proche de ses limites.

— Personne ne me dictera jamais un comportement. PERSONNE, t'as compris ?! Je vais continuer de l'ouvrir autant que je veux et c'est sûrement pas le petit sabre que tu caches dans ton kimono, qui va m'en empêcher !

D'une certaine manière, il était d'accord avec son opposant. Néanmoins, la tension, la fatigue, la colère et la tristesse qu'il portait en lui l'empêchait d'avoir un raisonnement logique. La colère et les cris de son opposant n'y aidait pas non plus, et il était forcé d'admettre que son sens de l'analyse l'avait un peu surpris, et ça le vexait légèrement. Au delà des mots, il détestait tout ce qu'il voyait chez lui. Que ce soit son attitude arrogante, ses réflexions égoïstes où même son visage. Les circonstances ne devait pas aider, le sabreur relâchait la frustration de ces derniers temps, sans même sans rendre compte.

Et pour la première fois depuis le début de l'échange, son attitude changea. Adoptant une attitude ouvertement moqueuse, il soufflait du nez alors qu'un fin sourire apparaissait sur son visage. Se redressant légèrement détachant son dos du bois contre lequel il était posé. Il passait d'une position assise à une position accroupis. Tenant sur la pointe de ses pieds, les jambes écartés. Son changement de position avant ouvert son kimono, dévoilant son arme attaché à sa hanche gauche ainsi que la prise qu'il avait sur celle-ci. Sa main droite sur le manche la tenait de manière "inversé". Si dans une prise normal, le pouce du sabreur se trouve proche de la garde, vers le haut du Tsuka, lui le tenait avec le pouce en direction du bas de celui-ci.  

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On pouvait distinguer sur l'extrémité plate du pommeau, un anneau en fer blanc auquel était rattacher les premiers maillons d'une chaîne qui disparaissait dans les profondeurs de son ample vêtement. Son autre main tenait fermement le fourreau de son arme, il ne cachait plus rien à son adversaire, dévoilant presque entièrement son arsenal.
 
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▬ C'était pas un ordre, juste un conseil. Un conseil que t'aurais mieux fait de suivre, "Esprit Libre".  
 
 

À peine il finissait sa phrase, il s'élançait sans plus attendre. Se penchant très légèrement en avant de manière à pouvoir déplier ses jambes plus facilement. Il se relevait en se propulsant de toute sa puissance, envoyant sa jambe gauche en avant pour pénétrer le mai de son adversaire. Dans le même mouvement, il profitait de sa prise inversé sur son sabre pour le dégainer rapidement, relevant son bras droite vers le haut tout en tirant parallèlement son fourreau vers l'arrière de son autre main pour accélérer encore la vitesse de dégainage.

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Durant son attaque, il avait enduite sa lame d'un haki d'armement, déployer son énergie sabreur pour envoyer une lame d'air sur toute la longueur de sa lame qu'il accompagnait d'un haki externe. Il frappait avec une grande puissance en oblique, de l'épaule droite à la hanche : sa cible principal était le torse de son adversaire, et plus précisément son fusil. Il tentait d'écraser le tranchant de Yugure contre l'arme à feu de son opposant, de manière à la plaquer contre lui et l'empêcher de l'utiliser tout en le blessant partiellement sur toute les zones non-couvertes par son arme.

Au dessus de sa tête, hors du champ de vision de celui-ci, la chaîne relié au manche c'était déployé d'une manière étrange et irréel. Serpentant comme si elle était doté de vie, elle se déployait entièrement vers le haut avec de se replier en son centre. Donnant une violente inertie au poids relié à l'autre extrémité qui s'élançait dangereusement derrière l'arrière du crâne de son adversaire après qu'il ai réduit la distance les séparant.

Son attaque précédente avait été effectué avec une vivacité étonnante, si bien que son couvre-chef s'était retrouvé propulsé hors de sa tête, glissant sur l'arrière de son dos. Sa tête dévoilé au moment de son attaque, nombre des révolutionnaires reconnurent son visage. Les cinq-cent-millions de Berrys dont il avait écopé pour ses actes et sa récente échappé l'avait rendu trop célèbre à son goût, mais il n'était pas d'humeur à la réflexion.


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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeLun 2 Nov - 20:22

Toutefois, ce dernier semblait aussi vouloir en découdre, au moins autant qu'Arslan. Il suffisait d'en juger par l'attitude martiale qu'il adopta, sourire aux lèvres, en quittant sa position assise pour se ressaisir sur le bol de ses deux membres postérieurs et en dévoilant ainsi son arsenal d'assassin. Son kimono virevolta, ses cheveux bien coiffés chancelèrent au gré de ses gestes brusques et son corps se contracta autour de la prise de son sabre, peu orthodoxe. Il tenait son sabre à la manière d'un pic à glace, lame près de son auriculaire, dirigée vers le sol, de sa main droite, et maintenait son précieux fourreau à l'aide de son autre main. Ses cicatrices en témoignaient : l'Esprit Libre avait l'habitude de la confrontation, il n'en était pas à son premier coup d'essai et s'était, de la sorte, déjà pris de nombreux coups. En se fiant ainsi à ce qu'il savait déjà, une telle posture signifiait l'envie de tuer, et non de combattre.


Pour autant, il n'y avait pas qu'une seule façon de faire. Sur ces mers, tout pouvait arriver, tout était envisageable, et se baser sur un script, sur un scénario préconçu, était un écueil dans lequel il ne fallait surtout pas tomber. Alors, comme automatiquement alerté par l'imminence de la rixe, il fit un pas de recul, toujours muni de son arme fétiche, en prenant la mesure intime de l'espace alentour, de la hauteur qui s'étendait au-dessus d'eux, de la profondeur de la salle dans laquelle le combat allait avoir lieu, mais également en considérant son adversaire et le déplacement qu'il exécutait. Sa respiration emballée par la colère, se stoppa, une fraction de secondes, pour reprendre plus doucement, plus souplement. Son expression faciale s'estompa pour laisser place à un masque de marbre. Il faisait silence, avant le choc.
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Le révolutionnaire avançait sur lui, ponctuant son brillant procès d'une dernière provocation qu'Arslan n'entendit même pas, trop concentré sur sa perception. Le temps d'une méditation subreptice, la cale était devenue son espace, il la dilatait, la recontractait, il retenait ses parois, les écartait à chaque bouffée, comme si, finalement, cette zone était devenue sa cage thoracique, un poumon ample qui enflait et désenflait au rythme de son pouls lent. Le vide et le plein fusionnaient, il « voyait » les infimes pétulances de l'air, les particules de poussières de bois, la vapeur d'eau que chaque exhalaisons angoissées expulsaient des corps alentours.

Le parquet ancien grinçait à chacune des impulsions de son ennemi. Il frémissait, frissonnait à son toucher. Crac, crac, crac. Le poids de son corps bruissait une mélodie qu'Arslan ne connaissait pas encore, et il s'apprêtait à la comprendre. D'une élancée vive, vivace, il arriva à son niveau, dégaina sèchement sa lame, puis décocha un puissant coup en revers du bas vers le haut en direction de son arme, et par procuration, de son torse.

La salle était vivante. Il l'avait quadrillée depuis déjà bien longtemps, il avait su faire sa connaissance tout au long de ce voyage et dans le feu de l'action, dans l'immanence du heurt, il sut l'apprivoiser. Lui qui était habituellement un adepte du choc frontal, prit son adversaire de court, en se laissant tomber en arrière, pour rouler sur son dos, et éviter l'intégralité de l'attaque.
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La lame d'air que le sabre projeta alla perforer, dans une large saillie, une des angles de la pièce, permettant à un timide fil d'eau de se libérer. Et, tandis que son emprise sur son fusil semblait bien tenir, alors même que la force cinétique du coup donné par ce jeune assassin ne s'était pas encore estompée, il libéra sa main gauche, qui soutenait le canon, pour agripper le poignet attaquant de son adversaire, l'entraîner dans sa chute vers le sol. Il devait bien mesurer dix ou vingt centimètres de plus que lui et son allonge le lui permettait clairement.

Cependant, ce ne fut pas tout. L'importance du temps mort qu'il s'était accordé quelques minutes plus tôt, résidait dans la conscientisation des alentours qu'il avait opéré. Arslan avait senti qu'une chaîne étrange se déchaînait, presque spasmodiquement, et semblait envoyer un poids dans la direction de son crâne, comme tombant à la manière d'un obus céleste. Il allait faire d'une pierre deux coups. Son dos touchait le parterre de bois, son bras gauche tirait le bras armé de son adversaire, juste assez pour le faire se pencher en avant, alors il en profita pour plier ses deux jambes, les déployer aussitôt sous le ventre de sa victime et le bloquer contre le plafond, en dirigeant le corps de son adversaire dans l'axe du poids qui se dirigeait sur lui.
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La position dans laquelle il s'était retrouvé, pouvait, d'un point de vue extérieur, susciter le rire, la moquerie tant elle paraissait ubuesque. Elle le fut beaucoup moins lorsque de sa main droite, encore libre, il dirigea, à bout de bras, la lame de son fusil en direction de l'épaule gauche de sa cible afin de la transpercer. Ses longues cuisses musclées avaient assez de portée pour combler les quatre-vingt-dix centimètres qui séparaient le sol du plafond, et la puissance qu'il dégageait en les déployant paraissait bloquer toute sortie possible.
— Je fais quoi ? Je tire et tu perds définitivement ton épaule ? demanda Arslan, le doigt sur la gâchette. Il n'était pas un meurtrier, contrairement à ce que dégageait celui qui lui faisait face, et il n'était pas réjoui à l'idée d'handicaper même le plus détestable des êtres humains.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeMer 4 Nov - 2:47


Force était de constaté que son vis-à-vis du jour était tout autant que lui prêt à en découdre. Son attitude était clair et son intuition était bonne. À peine eut-il vu le changement de position du sabreur qu'il réagit à son tour. Reculant d'un pas pour installer entre eux une distance de sécurité, de quoi lui laisser le temps de réagir. D'une certaine manière, Ō lui facilitait bien la tâche, dévoilant volontairement son arme et ses positions comme alerte imminente. Pour autant, il n'allait pas changer ses plans.

Pleinement concentré sur son adversaire, il analysait le moindre de ses gestes. Ses yeux s'étaient légèrement fermé, signe de sa concentration profonde. Bien qu'il eu lancer officiellement les hostilités avec une certaine arrogance, il ne sous-estimait pas son adversaire. Dès le début, il avait ressentit qu'il n'était pas comme les autres passagers. Et cela se confirma très vite.

Lorsque Ō s'élança sur lui, usant de la force de ses membres postérieurs tout en dégainant son katana de la manière la plus rapide qu'il était capable de le faire. Il sentit, un instant avec l'impact présumé que cela n'allait pas marcher. Son corps tout entier était comme parcourus d'un afflux électrique, un frisson hérissant immédiatement tout les poils de son épiderme. Il allait devoir réagir vite.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Z9nw

Son adversaire s'affaissa littéralement devant lui, croulant de tout son poids vers l'arrière avec un timing parfait.  Les pensées du sabreur ne firent qu'un tour, tandis que ses yeux suivaient la chute volontaire de son adversaire. Et là, il comprit ce qu'il avait derrière la tête. Il le réalisa une fraction de seconde avant que la main gauche de son adversaire, qui avait quittée sa position de maintien sous le canon, ne vienne attraper son poignet droit. Il comptait l'entraîner avec lui.

Une chose était sûr, résister serait inutile. La différence de poids et de taille ne jouait pas du tout en sa faveur dans ce genre d'épreuve de force brute. Il lui était impossible d'espérer ne pas être entraîné par la traction générée par tout le poids de son adversaire, mais il n'avait pas besoin d'y résister. Tout d'abord attiré de force vers l'avant, son corps pencha fatalement dans la même direction, faisant se décoller son pied droit du sol avant qu'il ne puisse réagir. Pourtant, alors que tout semblait se passer comme l'espérait le soldat qui l'avait pris de court, Ō ne succombait pas à la panique.


Au contraire, il attendait son moment.  Repliant davantage sa jambe gauche sur laquelle tenait en appuie tout son corps, il attendit de se retrouver à la limite du déséquilibre. Ce moment où son adversaire avança violemment ses jambes en direction de son ventre dans le but de le soulever, pour utiliser sa force à son avantage. Se propulsant de sa jambe gauche, il accompagnait le mouvement son adversaire et le décuplait en se projetant lui même vers l'avant. Dans le même temps, il faisait rouler légèrement l'épaule et le poignet de son bras armé sur la droite de manière à se désaligner avec la pointe de son arme. Les jambes de son adversaire vinrent s'écraser contre ses cuisses, accentuant l'effet de rotation que prenait Ō déjà retenu par le poignet, conscient du manque de place, il repliait ses genoux pour éviter les chocs mais aussi pour accélérer encore un peu sa course en arc de cercle.

Le sabreur n'avait pour autant pas oublier sa précédente ruse. Ruse que son adversaire avait habilement tenté de retourner contre lui. En effet, l'envoyer ainsi vers le haut permettait de le placer sur la trajectoire du poids et ainsi le faire subir sa propre attaque, mais si à cause de sa position le sabreur ne voyait plus son poids, sa trajectoire était simple et ancrée dans sa tête. Durant sa chute vers l'avant, il avait libéré sa main gauche pour contorsionner son bras dans une étrange position. Rabattu derrière son dos, le coude replié pour que sa main paume ouverte se place entre ses deux omoplates, le poids d'impact présumé du poids qui ne tarda pas à être confirmé lorsque celui-ci fut parfaitement réceptionné par le sabreur en pleine acrobatie dans les airs. Resserrant sa poigne autour de son poids, il ramenait son bras dans l'axe de son épaule, avant de replier son coude, amenant sa main à la hauteur de sa clavicule, sa paume tournée vers le ciel.

L'instant d'après, son dos heurtait le sol de bois derrière son adversaire. Son bras droit était tendu vers le haut; son poignet toujours maintenus par celui de son adversaire. Il venait d'effectuer un demi-cercle par dessus lui et se retrouvait désormais avec le sommet de leurs crâne aligné, séparé par la longueur du d'un bras. De par l'exiguïté de la pièce, les pieds de Ō -qui avait pourtant les genoux repliés- étaient collés contre la paroi déjà marquée d'une entaille suite à l'échec de sa précédente attaque. Malgré tout ça, la prochaine offensive de Ō était déjà efficiente, et même imminente. Il l'avait préparé pendant son envolé improbable, son bras gauche qui tenait dans sa main le poids était aligné avec son adversaire, et il connaissait déjà sa position. Il n'avait pas eu le temps de bouger et la prise qu'il avait sur son bras droit ne pouvait que lui confirmer cela. Déployant alors son membre supérieur gauche  vers le haut, il projetait à l'aide d'une impulsion de haki externe en plein centre de sa paume, le poids en acier en direction de son adversaire. Il visait grossièrement le haut de son corps qui était aligné avec le sien, que ce soit l'épaule, le cou ou le crâne, cela ne pardonnerait pas.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Cxc6

Suite à son lancé, il tentait de reprendre possession de son bras droit. Relevant la tête pour voir comme il pouvait son adversaire, il fit rouler soudainement son épaule droite vers la gauche avant de rabattre son poignet vers le haut tout en relevant son bras pour le ramener vers lui  et repliant son coude comme il le pouvait . Ce faisant, la lame de Yugure qui suivait ses mouvements roula autour de son bras venant placer le tranchant en direction du bras de son opposant qui le retenait. De son mouvement de poignet et de bras, il donnait un coup tranchant de bas en haut traçant une trajectoire étrangement courbé. Le coup était fatalement peu puissant mais suffisant pour entailler et trancher dans l'avant bras de son adversaire si celui-ci ne réagissait pas à temps et le libérait de son entrave.

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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeMer 4 Nov - 4:22

La position dans laquelle il s'était retrouvé, pouvait, d'un point de vue extérieur, susciter le rire, la moquerie tant elle paraissait ubuesque. Néanmoins, elle lui fut plutôt utile, lorsqu'il comprit que son ennemi, plutôt agile, s'était servi de la force de traction qu'il avait initié pour la retourner contre lui en se projetant en avant et en réceptionnant le poids qui était redirigé contre lui d'une vulgaire torsion du bras. De cette perspective, la scène se déroulait à l'envers, mais elle avait tout de même un sens. Arslan comprenait petit à petit qu'il n'avait pas affaire à n'importe olibrius. ll savait s'y prendre, clairement, et l'évincer n'allait pas être de tout repos. Pour autant, cela ne paraissait pas non plus insurmontable. Il avait tout de même l'avantage du gabarit, de l'allonge, de la force et de l'environnement. Ce n'était qu'une question de temps avant que cela ne devienne ostensible.

L'intégralité des spectateurs qui les fixaient, le faciès hagard, les corps épouvantés, repliés sur eux-mêmes de peur de prendre une balle perdue, tentait de libérer un maximum d'espace. Certains allaient même jusqu'à fuir les lieux, en défonçant la trappe condamnée qui menait jusqu'aux couloirs officiels du navire et prenant les jambes à leurs cous. Il ne fallait pas les gêner, c'était le moins que l'on pouvait dire. Toutefois, quelques clandestins restèrent, éloignés du combat certes, mais tout de même assez proches, pour pouvoir apprécier la beauté du spectacle qui s'offrait à eux. Ce n'était pas tous les jours que deux félins de cette espèce se livraient à de tels assauts.

Après avoir exécuté un véritable soleil, tracé une courbe en arc de cercle, le bras droit toujours maintenu par l'Esprit Libre, ce révolutionnaire vindicatif éclata quelques morceaux de lattes vétustes en s'écrasant lourdement contre le sol. Mais, ni une, ni deux, s'évertua, aussitôt, sans laisser de temps mort, à lui envoyer son étrange projectile, d'un coup de paume presque anodin, en direction de sa tête. Décidemment, cet objet semblait attiré par sa boîte crânienne. Leurs alignements respectifs faisaient qu'en redressant leurs têtes en arrière, les deux compères pouvaient se regarder droit dans les yeux.

Ce que fit Arslan, n'était pas quelque chose de fondamentalement inhabituel, mais cela eut tout de même le mérite d'étonner le maigre auditoire qui assistait au combat. Dans un réflexe de survie, presque in extremis, il lâcha son fusil, d'une vague jetée de la main droite, pour attraper au vol la boule de fonte qui se dirigeait en plein sur son visage. Sa poigne, noircie par l'empreinte de sa volonté infrangible, fuma du choc, tandis son regard déterminé ne laissa rien paraître de la suite.

Car sans plus attendre, il utilisa la force de sa sangle abdominale et les appuis qu'il avait sur le plafond, pour exécuter une large roulade arrière et retomber à genou, les jambes écartées sur les épaules de sa victime.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Xngw
Pendant l'exécution de cette pirouette, il força sur sa main gauche, tirée vers le haut par son adversaire qui tentait de s'extirper de cette prise cruelle, et empêcha la sortie en rabattant son pauvre poignet avec tout le poids de son corps. L'arme qui avait tenté de s'échapper, fut replaquée violemment contre le sol, avant même qu'elle n'attente quoi que ce soit.

Et une fois en position dominante, la masse toujours emprisonnée dans l'empan de sa main droite, il lui envoya une série de coups lourds à l'aide de cette arme qui ne lui appartenait pas, pour lui refaire sa physionomie angélique. Les nerfs crispés de tout un voyage passé à se coltiner les récits insupportables des pires pochtrons des mers, se défoulaient sur son visage.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeVen 6 Nov - 2:59


Une fois de plus, son opposant lui démontrait toute son habilité dans l'art du combat. Se débarrassant aussi vite qu'il le pût  de son fusil en voyant la menace arrivée. Il réceptionnait le projectile dans le creux de sa main, noircit par un recouvrement partiel pour encaisser le choc. Et aussitôt il enchaînait, usant de son appuie sur le plafond et de la force de ses muscles abdominaux pour effectuer une roulade vers l'arrière. Durant sa rotation, il prenait appuie sur sa main gauche, plaquant définitivement de tout son poids le poignet du sabreur contre le sol, réduisant ainsi sa tentative d'attaque précédente à néant.


Le but de la manœuvre du soldat était on ne peut plus simple. Il cherchait à retomber à genoux et écraser les épaules de Ō pour immobiliser définitivement ses deux bras, mais lui ne l'entendait pas de cette oreille. Dépliant ses jambes posées en appuie contre le mur à ses pieds. Il se propulsait aussi vite que possible vers l'avant en glissant sur le dos avant que son adversaire ne retombe. L'étroitesse de la pièce lui aussi savait l'utiliser à son avantage pour se tirer de situation difficile. Rien n'était encore joué.

Son adversaire atterrit sur son bas ventre, les genoux repliés au niveau de ses côtes. Le bras droit du révolutionnaire retrouvait sa position le long de son corps, mais il comptait un poids supplémentaire. Maintenu dans sa position, il était désormais écrasé partiellement par la jambe gauche de son opposant. Néanmoins, Ō était parvenu à sauver son bras gauche.

Au dessus de lui, son adversaire serrait le poing dans laquelle il tenait toujours enfermé le poids en acier. Ses intentions étaient limpides. Ō replia ses jambes derrière son dos, apposant la plante de ses pieds contre le sol pour pouvoir y prendre appuie. Puis il esquiva la première droite en penchant le haut de son buste vers la droite. Le choc explosa la latte de bois à l'emplacement précédent de son visage. Parallèlement, il avait d'un habile mouvement de pieds, envoyer la partie de la chaîne se trouvant dans son adversaire dans les airs. Il était parfaitement conscient qu'il ne pourrait pas esquiver une série de coup comme celui-ci.

Alors, avant même que son adversaire ne réarme le prochain coup, le révolutionnaire donna une impulsion avec le bassin tout en poussant vers le haut de ses deux jambes. Il tentait de le déséquilibrer légèrement en le poussant vers l'avant. La force était loin d'être suffisante pour le faire basculer, mais ce n'était pas le but. Son petite manège lui servait à grapiller quelques secondes et il tentait de forcer son adversaire à un entreprendre un mouvement de recul pour reprendre une position stable.

La chaîne s'était comme précédemment, animé comme si elle était doté de conscience. S'enroulant discrètement autour du pieds gauche de Ō de manière à réduire sa longueur et son leste. Ce gain de temps minime lui avait permit de mettre en marche son plan sans avoir à subir la deuxième droite. La chaîne précédemment envoyer dans les airs retomba devant le visage de son opposant.

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Là, Ō déplia entièrement ses deux jambes appuyant sur la chaîne tendu devant la plante de ses pieds. Tendant ainsi les maillons qui vinrent presser la gorge et tirer le bras de son adversaire, l'attirant tout entier fatalement vers l'arrière. Dans le même temps, faisant fie de l'exposition de son visage. Il avait glissé sa main gauche sous la jambe droite de son adversaire, la poussant vers le haut dans une légère diagonale vers sa droite. Dans le but de le faire définitivement rouler vers l'arrière et s'en débarrasser.

Ramenant d'un coup sec son bras enfermé vers lui, il tentait d'en reprendre le contrôle définitivement. Effectuant une roulade en arrière légèrement désaxée pour replacer de la distance entre lui. Il finissait sur ses deux jambes à la fin de sa cabriole. Puis, il ramenait vers lui la chaîne et le poids qui vinrent s'enrouler autour de son bras droit, alors qu'il reprenait son katana d'une manière plus conventionnel. Là, il fixait son adversaire, marquant un temps de pause, les deux bêtes croisèrent à nouveau le regard.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō U9ee


▬ Je comprends pourquoi ces clowns te redoutaient. Donnant un coup de pieds dans le fusil qui se trouvait non loin devant lui, il le fit glisser sur le sol jusqu'a son adversaire. On m'appel Ō, où "la dernière lettre". Et toi, Quel est ton nom ?

Si son attitude et son visage restait froide, il témoignait quand même d'un certain respect envers cet adversaire de taille. Pour autant, sa posture restait parfaitement martial et indiquait sa volonté de poursuivre l'affrontement. Son bras armé était tendu vers l'avant, dans l'alignement de son torse. Adoptant une posture similaire à un seigan no kamae. La seule différence était que lui ne tenait son arme que d'une main. La seconde venait se placer horizontalement à quelques centimètre de son nez, paume ouverte face au plat de sa lame.

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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeSam 7 Nov - 4:46

À les regarder s'enrouler l'un sur l'autre comme des chiffonniers, on aurait vite pu croire à une banale mêlée de comptoir, mais en se penchant sur la technicité des mouvements qui étaient exécutés, sur l'intelligence qui émanait de chaque tentative d'attaque et chaque riposte, sur la puissance qui se dégageait de leur affrontement, cela devenait une toute autre pair de manche. Les échanges auxquels ils se livraient mutuellement, étaient d'une virtuosité martiale que seuls les connaisseurs pouvaient réellement apprécier.
***
Les prunelles d'Arslan trahissaient toute sa détermination, son envie d'en découdre, sa colère également. Il avait comme tare cette expressivité flagrante, et était tout bonnement incapable de dissimuler ses émotions face à ceux qui s'essayaient à l'analyse des expressions faciales. Il transpirait la sincérité dans chacun de ses gestes, même les plus abrupts. Il ne mentait pas, jamais, et si d'occasion, il lui arrivait de feinter, de jouer stratégiquement, le cœur qu'il mettait à l'ouvrage avait vite fait de dévoiler ses véritables intentions.

Ce fut sans doute ce qui favorisa la dérobade de ce révolutionnaire qui, lorsqu'Arslan arma sa première droite dévastatrice et tenta de l'abattre dans la profondeur de son faciès, fit pencher son buste sur le côté pour esquiver la bravade. Le poing fermé de l'Esprit Libre traversa le plancher de toute son allonge et en fit soudainement jaillir un geyser d'eau salée, qui éclaboussa les deux acteurs.
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Résolu à continuer, à s'acharner jusqu'à ce qu'un coup passe, il n'arrêta pas son assaut et tenta à nouveau de le frapper de la même main, en réajustant légèrement le tir… Il était persuadé que cette fois-ci, c'était la bonne, qu'il allait enfin pouvoir lui enfoncer ses cinq phalanges dans le museau et repartir avec un semblant de satisfaction. Que nenni. Contre toute attente, il fut stoppé dans son élan par un surprenant jeu de tension. Son ennemi avait pernicieusement disposé sa chaine, dont la longueur s'étendait du manche de son sabre jusqu'au poids tenu par l'Esprit Libre, de sorte à ce qu'au moment fatidique, il puisse la tirer à l'aide de ses pieds pour le repousser en arrière.

Cette courte, mais fatale, interstice lui permit de s'extraire de cette position désavantageuse, en profitant du déséquilibre d'Arslan pour soulever sa jambe droite avec sa main gauche et le faire tomber sur le dos. Ce petit être était tel une anguille, insaisissable, qui, malgré sa différence de taille, de poids et de force, avait su faire montre d'une technique au corps-à-corps tout-à-fait impressionnante, il glissait littéralement entre les mains de son prédateur et se jouait de lui pour ne pas finir entre ses crocs.
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Forcé de lâcher sa prise, le temps d'une fraction de seconde décisive, Arslan regarda, sourire aux lèvres, son adversaire se libérer de son embarras d'une ruée en arrière. Il sécurisait, prenait de la distance, pour sans doute mieux repartir. Avec ce geste pourtant logique, il dévoilait une chose sur sa manière d'être, sur sa personnalité, et c'était justement ce qui amusait l'Esprit Libre : ce jeune homme, qui était en train de se relever rapidement, respectait les adversaires qu'il jugeait doué, et n'était pas un simple meurtrier comme il le laissait supposer depuis le début. La courte passe d'armes à laquelle ils s'étaient donnés tous les deux, avait scellé quelque chose, indéniablement.
S'il avait voulu profiter de la fenêtre de tir qui s'offrait à lui pour l'attaquer, s'il avait vraiment voulu le tuer, il aurait largement pu prendre le dessus sur cette concession qu'il venait de faire, il aurait carrément pu saisir cette occasion et inverser la tendance, mais il avait préféré montrer, peut-être sans le vouloir consciemment, qu'il n'était pas un terroriste sanguinaire ou un petit con sans savoir-être. Malgré le regard de haut qu'il lui jetait assez sévèrement depuis sa garde conventionnelle, prêt à se lancer de nouveau dans une joute rythmée, il ne pouvait s'empêcher de voir en lui quelque chose d'autre. Arslan le considérait avec une satisfaction presque intriguée, encore allongé, les habits complétement trempés par l'eau qui envahissait les lieux.
— Je comprends pourquoi ces clowns te redoutaient. On m'appelle Ō ou « la Dernière Lettre ». Et toi, Quel est ton nom ? demanda-t-il en poussant l'arme à feu d'Arslan du plat du pied pour lui rendre. Il avait, enfin, trouvé quelqu'un d'intéressant, impérieux, désobligeant, dédaigneux, vindicatif, certes, mais intéressant. Petit à petit, sa colère s'estompait, son envie de combattre aussi, et cette passe d'arme endiablée, qui partait initialement avec des atours de duel à mort, devenait une sorte d'engagement, un jeu de bagarre presque amical.
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— Brigheart D. Arstanaleth, mais tu peux m'appeler Arslan, ça va plus vite, concéda-t-il, en se remettant tranquillement sur pieds, et ramassant son fusil avec nonchalance. Je suppose que pour l'Esprit Libre, c'est encore un peu trop tôt, n'est-ce pas ? L'eau, qui clapotait de moins en moins fort tant elle avait envahi la cale, arrivait à présent aux genoux d'Arslan. Il fallait prendre une décision rapide : continuer ou s'arrêter là ?
À en juger par ce que ce Ō dégageait, la réponse paraissait évidente. Cela n'allait pas s'arrêter de sitôt, pas tout de suite, pas maintenant, pas après une aussi belle entame, pas après ces présentations en bonne et due forme. Le torse d'Arslan respirait la même tranquillité qu'au début, il n'était pas essoufflé, il était disponible, pleinement ouvert à cette nouvelle confrontation qui s'offrait à eux… à la différence que cette fois-ci, une nouvelle forme étrange d'optimisme commençait à l'envahir, une sorte de curiosité passionnelle. Il n'allait plus se livrer avec la même sentimentalité, il n'allait plus aborder ce choc de la même façon. Si c'était ce qu'il voulait, il allait livrer la plus belle des batailles, et se donner à fond, juste pour le plaisir d'offrir !

Tout ce qui se passa ensuite, ne dura qu'un clignement d'œil. À la manière d'un athlète, il prit une très légère, fugace, impulsion sur ses appuis, comme un contre-appel, alors qu'il était toujours accroupi, et détala à une vitesse ahurissante en direction de son adversaire.

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Dans sa lancée, il tira une balle d'un coup droit brassé, très large, très ample, qui alla faire passer le canon derrière son épaule gauche et lui permit de tenir son arme avec la crosse en avant. La courbe du projectile fit un immense détour, au point de sortir totalement du champ de vision de Ō et de perdre de précieuses secondes pour laisser au tireur le temps d'arriver à destination. Chemisée d'un voile de haki, elle piquait vers l'extérieur pour revenir, au dernier moment, vers l'intérieur et arriver sur la droite de la cible au moment où Arslan allait le percuter de front. D'un point de vue extérieur, il pouvait tout-à-fait s'agir d'une balle perdue, d'un tir raté.

Pour autant, une question méritait toutefois d'être posée : où était la vraie menace, celle qu'il fallait à tout prix éviter ? Était-ce ce plomb dévastateur qui contournait malicieusement l'attention du premier concerné, au point de se faire totalement oublié, ou plutôt, la charge de plus en plus démente qu'était en train d'exécuter l'Esprit Libre ? Le corps tout entier d'Arslan se penchait vers l'avant, comme une bête, et l'intégralité de sa course traçait un tel sillon de désolation que l'ensemble du bois explosait sous l'émanation de sa volonté.
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Ō était littéralement dos au mur, pris entre deux feux. La cale avait ses limites, sa fragilité, son aboutissement. Elle se faisait littéralement raser sous la course de ce buffle inarrêtable, qui fonçait avec une telle puissance, une telle détermination, que l'onde de choc qu'il propageait en s'avançant, semblait tout emporter tout le volume de la cale avec elle. La quille cédait, complètement fissurée, presque réduite en poussière, à la suite de ses pas infiniment lourds.

Les spectateurs restants étaient projetés dans le torrent qui se déversait derrière lui. Les lattes explosaient. Le déluge s'abattait.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeDim 8 Nov - 18:51



Indéniablement, il se passait quelque chose entre ces deux âmes. Il avait suffit d'un simple échange de coup, une courte passe martial d'une précision exemplaire, pour que ce personnage haut en couleurs gagne le respect de Ō. Il ne le niait pas, en lui quelque chose s'était mis à vibrer. Comme par effet de résonnance, il ressentait les pulsations de son adversaire, sa volonté inextinguible en pleine maturation. Si il pouvait lui reprocher ses réflexions, il commençait surtout à remettre en question les siennes.

Lui avait été éduqué à la pensée révolutionnaire, il avait étudié les courants révolutionnaires. Il avait même philosophé à de nombreuses reprises avec B, le regretté stratège de l'Équinoxe. La personne en face de lui semblait seulement avoir un besoin profond de liberté. Comme si il n'avait jamais put y goûter. Il s'y aventurait avec une innocence enfantine, s'opposant frontalement aux ordres avec l'unique objectif de faire ce qu'il voulait. Alors, était-ce légitime de lui reprocher de ne pas avoir exploré la question sous d'autres angles ? Ō commençait sérieusement à en douter.

D'autant plus lorsque son adversaire se redressa nonchalamment en ramassant son fusil. Il dégageait une énergie totalement différente, son envie de combattre semblait peu à peu se dissiper. Il restait dans une position accroupis tout en lui répondant calmement.  

— Brigheart D. Arstanaleth, mais tu peux m'appeler Arslan, ça va plus vite. Le visage du révolutionnaire se teinta d'un étonnement qu'il ne pût camoufler. Ce nom de famille lui disait étrangement quelque chose, l'ironie lui arrachait un léger sourire. Je suppose que pour l'Esprit Libre, c'est encore un peu trop tôt, n'est-ce pas ?
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 2ak8

En retour, il ne lui offrit évidemment que son silence. Reprenant un visage neutre signe de sa concentration. Il ne voulait pas que cela s'arrête maintenant, pas comme ça. Peut être était-ce à cause de ce besoin vital qu'il avait d'extérioriser en ce moment, ou bien par ce qu'il commençait à réellement prendre du plaisir dans cet affrontement. Son empathie naturel commençait à ressurgir, perçant lentement la rancœur qui obscurcissait son jugement. Son envie de mort s'envolait. Arslan l'avait sûrement perçut grâce à cette faible lueur dans ses yeux, semblable à une gerbe de lave au milieu d'un désert de glace. Par ce simple jeu de regard, ils arrivaient pourtant à se comprendre, signant ainsi un accord tacite qui pouvait être résumé simplement : Ne pas se tuer.

Les enjeux venaient de changer, mais l'affrontement ne cessait pas pour autant. Ō était porté par une envie profonde de prouver ses capacités à cet inconnu à qui il ne devait pourtant rien. Calme, détendu, il solidifiait ses appuies et souhaitait profiter d'un dernier échange avant de devoir fuir. Car oui, depuis le début, le débit de l'eau ne cessait de s'écouler de la fissure qu'il avait faîte lors de sa première attaque. Leur ring se remplissait peu à peu, montant à présent au dessus des genoux du révolutionnaire qui faisait face à un nouveau désavantage lié à sa taille. Cette situation l'amusait, plus le temps passait, plus il était acculé par les éléments extérieurs qui jouaient en sa défaveur. C'était un peu à l'image de toute sa vie, il allait devoir redoubler d'imagination pour prendre l'avantage sur son adversaire.

Soudain, simultanément les deux opposants furent comme traversés par un courant électrique, signe précurseur que le combat reprenait. Cette fois-ci, c'était Arslan qui était à l'initiative. Il démarra au quart de tour, sortant de sa position accroupis dans une propulsion puissante et destructrice, c'était à son tour de chercher le choc frontal. Il fonçait sur lui avec une puissance brute démentielle, derrière lui, devant lui, tout était détruit. Les lattes de bois volaient dans tout les sens, tandis que la quille, responsable de la flottabilité entière du bâtiment fissurait avant d'éclater. Un macabre spectacle qui réduirait sans doute les chances de survie de ce bateau à néant. Il faisait une démonstration de sa puissance semblable à une force de la nature, il paraissait inarrêtable.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 26up

Contre toute attente, Ō prit la décision frontale. Il ne marqua aucune hésitation, avançant directement sur son adversaire au moment où celui-ci s'élança. Durant leurs courses opposés, Arslan tira un coup de feu, une gerbe étincelante illumina davantage la salle pendant une fraction de seconde. S'était largement suffisant pour Ō, pleinement concentré sur son objectif : ses jambes. Il ignorait presque tout le reste, calculant avec précision le rythme régulier de ses foulées, il allait devoir s'élancer avec un timing précis si il voulait réussir ce qu'il entreprenait. Plaçant durant sa course la pointe de son épée vers l'avant, il repliait son coude pour armer sa prochaine attaque guettant le moment précis qui n'allait plus tarder à arriver.

Son sens d'anticipation l'alerta soudainement, c'était le moment ! Plongeant alors les jambes en avant, il se laissait tomber sur le dos pénétrant dans l'eau sur le sol. Sans le vouloir, il s'esquivait ainsi du projectile qu'il avait naïvement assimilé à une balle perdu. Au même moment, il déployait son coude donnant un violent coup d'estoc vers l'avant dans lequel il concentra toute son énergie. Le but était de percer l'onde de choc de son adversaire, la lame s'allongeait, recouverte d'un revêtement noir. Elle entra en première en collision avec la vague d'énergie dégagée par son opposant, il visait un endroit précis, entre ses jambes. Le choc entre les deux énergies dégagea des fissures noirs se dessinant dans l'air, mais la nature des haki faisait son œuvre. Il parvint à découper l'onde à cet endroit précis, se frayant un chemin dans lequel le reste de son corps s'engouffrait. Car oui, si il s'était pleinement concentré sur les foulées de son adversaire, c'était pour cette raison. Se projeter avec un timing surhumain, pour passer entre ses jambes au moment précis où elles marquaient le plus grand écart.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō P4s3

Depuis le début, il feintait, hors de question de subir ce choc frontal de face. Néanmoins, il n'oubliait pas la capacité de réaction de son adversaire, il avait bien vu sa crosse tournée vers l'avant. C'est pour cela que pendant qu'il glissait dans l'eau entre ses jambes, il plaçait son bras gauche toujours libre devant son visage, prêt à protéger sa tête si le besoin s'en faisait sentir. En revanche, cette esquive osé représentait seulement le début de son plan. Lorsqu'il glissait entre les jambes de son adversaire, la chaîne enroulée autour de son bras droit se défit partiellement, venant malicieusement s'enrouler autour de la cheville gauche de son opposant. Passant derrière lui, il tirait d'un coup en rabattant son bras, s'attendant à faire tomber son adversaire et le stopper dans son élan ravageur. Que nenni. Rien ne pouvait arrêter cette bête, absolument rien.

Relié par cette chaîne, Ō se fit violemment entraîné par la course de son adversaire. Il glissait sur le dos derrière lui, se prenant quelques débris de latte éclatés dans le sillage de son adversaire, où il se trouvait désormais. Pivotant sur lui même pour passer sur le ventre, il donna un violent coup de sa main gauche sur le sol pour se projeter dans les airs. Effectuant un salto pour pouvoir atterrir debout et ne plus subir les coups involontaires que son adversaire lui faisait subir en le traînant ainsi. Il penchait son buste vers l'arrière, maximisant son poids dans cette direction, jambes tendus vers l'avant, son corps était droit dans un angle à quarante cinq degré. Ainsi, entraîné par la force démentielle de son adversaire, il surfait dans son sillage, le regard tourné vers le dos de celui-ci. Il pensait d'abord à placer sa lame en estoc à nouveau, le transpercer cruellement  dans le dos si il s'arrêtait mais, il ne put s'y résigner. Entraîné ainsi derrière lui, il était comme emporté par sa fougue, hypnotisé par ce sentiment étrange que dégageait Arslan. Estomaqué par la stupidité de la situation, il se mit à rire, un rire franc et incontrôlable qui ne pouvait échapper aux oreilles de l'Esprit Libre.

Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Xwd4


Comment cet homme avait-il réussit à lui faire retrouver un brin de sa joie de vivre en si peu de temps ? La question demeurait un mystère, lui qui n'avait plus sourit depuis la perte de ses proches se laissaient emporter par la pureté de son adversaire. Être ainsi attaché à lui avait ouvert une brèche dans son cœur. Ils partaient dans la même direction, emporté par son élan, Ō avait le sentiment de pouvoir enfin se reposer, pour une fois.
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Tahani
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeLun 9 Nov - 4:24

Mais le principal concerné ne flancha pas. Arslan commençait à s'y habituer : Ō était une petite teigne, qui, tout comme lui, ne lâchait jamais prise, ne reculait pas et s'efforçait d'aller toujours de l'avant. Cette propension à faire l'opposé de ce que la logique sécuritaire préconisait, lui inspirait quelque chose d'indescriptiblement fraternel. L'Esprit Libre avait comme l'impression d'être face à un étrange miroir qui reflétait une version différente de lui-même. Alors que tout semblait l'obliger à fuir, à détaler, à éviter cette attaque dantesque, le révolutionnaire au nom de lettre emboita le pas en direction du danger, et plongea, les jambes en avant, comme pour lui placer un tacle assassin et freiner sa course. Assuré de l'imperturbabilité de son allure, Arslan pencha davantage son buste pour donner encore plus d'accélération à son mouvement. À cette vitesse, tout devenait abstrait autour de lui.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō K8iw
Le cœur de lion qui battait sous sa poitrine, s'emballait légèrement, dans un roulement saccadé. Cette capacité surhumaine était toujours assez vorace en énergie, encore plus lorsqu'elle n'avait pas été entraînée depuis longtemps. Rester immobile pendant une longue, très longue période, avait pour ainsi dire ankylosé ses quadriceps et malgré le petit échauffement au sol, une telle course « à froid » mettait forcément un sacré coup au moteur. Qu'importe, il était déjà en plein élan, et son corps suivait tout de même la cadence, il était, de toute façon, tracté par cette irrépressible euphorie qui l'avait gagné.
Sa joie innocente s'évapora, toutefois, en le voyant lever son sabre en direction… de son entrejambe. Ō glissait, en ouvrant l'eau sur son passage, le corps penché en arrière, le bras armé plié devant lui et prêt à se détendre pour lui envoyer une sévère estoc là où il était pourtant interdit de le faire. Son enveloppe de haki recouvrait l'avant de son corps, certes, mais que pouvait-il arriver si, sur un malentendu inopportun, il parvenait à transpercer cette couche de protection de sa lame et prolongeait son coup jusqu'au bout ? Non, certainement pas. Il n'y avait pas de temps à perdre, il fallait à tout prix réagir, et que ça saute.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō 3a54
Au moment exact où il déplia son coude pour projeter son estocade, perfora son fluide externe et entra dans sa portée, Arslan envoya un swing de golf terrifiant avec son fusil pour le frapper de plein fouet, avec une décharge combinée de toute sa volonté, et le balayer sur le côté. L'arme, initialement placée sur son épaule gauche, s'étendit dans un coup droit rasant qui racla le sol jusqu'à saisir le corps tout entier de son nouvel acolyte. Non mais.

L'amplitude fut tellement grande, incontrôlée, qu'elle laissa une immense cicatrice sur le sol et amena le mousquet par dessus son épaule droite. Il n'avait pas réfléchi à la pertinence de son acte, à son efficience, à sa faisabilité : il avait agi par réflexe de survie. Voir sa virilité s'envoler devant ses yeux, se sentir émasculé par précognition, lui avait littéralement fait perdre tout contrôle, toute bonhomie, et dans une forme de peur panique, il n'avait plus rien calculé. Plus rien d'autre n'avait compté.

Et c'est justement ce qui permit à Ō de se rattraper, en plein vol, à la cheville d'Arslan, grâce à sa chaîne. Elle alla s'y enrouler comme contrôlée à distance, comme rendue vivante et consciente par la manipulation de ce bretteur si spécial, pour tenter de le faire tomber. Ce fut à son tour d'être pris de court. En tirant d'un rabattement sec dans sa direction, il comprit alors à qui il avait affaire : un homme qu'on ne pouvait pas arrêter. Son corps fut littéralement trainé par la charge de l'Esprit Libre. Le restant des débris qu'Arslan projetait en arrière, dans sa course, se cognait difficilement à une garde d'appoint qu'il tentait tant bien que mal de monter, aveuglé par les jets d'eaux, les explosions du bois et les éclats en tous genres.
Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Jitg
La scène tenait presque du burlesque si on la prenait avec suffisamment de recul. Elle l'était moins pour le capitaine du navire, qui, en se penchant à tribord pour suivre le bruit qui se faisait de plus en plus tonnant, aperçût un olibrius complètement dément percer sa coque de tout son poids, la traverser comme s'il s'agissait d'une toile de tissu tendue, précédé d'un autre fou, accroché à lui, en train de faire du ski nautique et de rire aux éclats.

Le regard blanc, perdu, il bégaya :
— Que... Qui... Quoi...
— Capitaine, capitaine ! C'est terrible ! Des truands nous envahissent ! Ils sont sortis de la cale et courent partout en criant ! On comprend rien à ce qu'ils racontent ! Et y'a de l'eau qui commence à monter partout... s'écria une jeune recrue, qui remontait sur le pont, transpirant et un peu paniqué.
— C'est... parce qu'en fait... on est en train de couler, mousaillon.
— AH ?! Et du coup, c'est grave !
— En effet, sembla-t-il bruire, d'un chuchotement fantomatique. Son âme avait disparu face à cette situation effroyable.
— On fait quoi, capitaine ?
— Oui.
— C'était pas une question fermée, capitaine ! Bon, on va appeler la Marine et on sort la barque ! Bougez pas ! lança finalement le mousse, qui ne désirait pas resté oisif face à un tel désastre. Il avait aussitôt déguerpi.
De son côté, Arslan fut également forcé de reprendre ses esprits une fois en pleine mer, en train de patiner sur l'eau. Sa course ne décélérait pas le moins du monde, et prenait au contraire une vitesse de croisière. Le flou cinétique qui l'entourait, la noirceur de la cale, le volume oppressant des lieux, avaient disparus de son champ de vision. Il n'y avait plus que la vastitude infinie de la mer, des vagues, de la houle et de l'écume, désormais.

En se retournant brièvement, d'une torsion innocente du cou, pour zieuter derrière lui sans s'arrêter, il constata deux choses : la première était qu'ils venaient de détruire littéralement le moyen de transport et qu'il allait devoir, rapidement, trouver un moyen de naviguer ou de regagner la terre ferme ; la seconde était que ce Ō le suivait, encore et toujours, en surfant sur l'eau, les pieds frappant la surface avec une tranquillité étonnante, et qu'il était même en train de s'esclaffer comme un enfant.
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Qu'allaient-ils faire maintenant ? Water-Seven était encore loin. Des gens allaient se noyer. De la bouffe allait se perdre à tout jamais. Les autorités locales, les gardes de côte et les bâtiments marines alentours, allaient sûrement se rameuter, à la suite de cette rixe. Comme d'habitude, finalement, Arslan s'attirait des ennuis qui dépassaient l'entendement. Cependant, pour une fois, il n'était pas seul : il y avait quelqu'un d'autre dans l'histoire, et qui avait, vraisemblablement, autant à se reprocher.

Il regarda à nouveau devant lui, pour réfléchir, et abaissa sa tête à ses jambes. C'était donc comme ça qu'il le suivait : en s'accrochant à lui grâce à cette satanée chaîne. La puissance avec laquelle il chargeait, semblait avoir anesthésié ses membres postérieurs, au point de ne même pas remarquer la sensation du poids qui pesait sur sa cheville. Le mal était fait, après tout. Il était sans doute trop tard pour faire quelque chose. Une fois de plus, ce petit malin s'était joué de lui.

Quoi qu'il en soit, la situation n'en demeurait pas moins problématique. Il fallait quand même prendre une décision :
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— BON, Ō ! ON FAIT QUOI DU COUP LÀ ?! PARCE QU'ON A PLUS DE BATEAU ! ON CONTINUE À SE BATTRE OU ON TROUVE UNE SOLUTION ?! vociféra-t-il, le plus audiblement possible, en continuant à tracer sur le relief sinueux de la mer.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeMar 10 Nov - 1:45


Comme il l'avait soupçonné, son adversaire était capable de réagir à ce genre de surprise. Malgré la vélocité de sa course, il restait pleinement conscient de ce qui l'entourait. Ce n'était pas une charge stupide, irréfléchis, la manière dont il tenait son arme le prouvait. Lorsque Ō plongea sous ses yeux, lame en avant diriger entre ses deux jambes, la pointe effilé se refléta dans la pupille de son adversaire. Si son but n'était nullement de le priver de sa masculinité, à cette vitesse, rien ne l'indiquait clairement.

Dans un geste précis et puissant, relevant plus de l'instinct que la réflexion martial. Son adversaire envoya son fusil dans un swing ample et puissant. Déployant à nouveau sa volonté pour accompagner ce coup, il vint cueillir Ō dans sa glissade l'éjectant sur le côté et le déviant ainsi de sa course. Pour autant, le sabreur lui n'avait pas oublié son plan initial. Enroulant sa chaîne autour de la cheville de son opposant. Il tira d'un coup sec dans l'espoir de l'arrêter, espoir rapidement brisé par la réalité : ce type était réellement inarrêtable.

Entraîné par sa force démentielle, il se défendait quasi-aveuglément contre les divers projectiles que projetait inconsciemment son adversaire dans course destructrice. Néanmoins, il parvint à se positionner favorablement, glissant sur le dos les pieds en avant. Lorsque son adversaire perça la coque du bateau, il fut étonné de voir que vraiment rien, ne l'arrêtait. Pas même le fait de marcher sur une surface liquide. Se redressant légèrement, profitant d'être entraîné par la vitesse de son adversaire, il se mit littéralement à rebondir sur l'eau entamant une session de ski nautique involontaire.

Cette situation fit s'envoler les dernières volontés d'affrontement qu'il portait. Mieux encore, elle le rendait hilare, un sentiment qu'il n'avait pas connu depuis un petit moment déjà. Si pour lui, l'ambiance était à la rigolade. Elle ne l'était pas pour tout le monde, et probablement pas pour le capitaine du bâtiment qui, à la vue de ce spectacle déroutant se mit à balbutier.

— Que... Qui... Quoi...
— Capitaine, capitaine ! C'est terrible ! Des truands nous envahissent ! Ils sont sortis de la cale et courent partout en criant ! On comprend rien à ce qu'ils racontent ! Et y'a de l'eau qui commence à monter partout... s'écria une jeune recrue, qui remontait sur le pont, transpirant et un peu paniqué.
— C'est... parce qu'en fait... on est en train de couler, mousaillon.
— AH ?! Et du coup, c'est grave !
— En effet, expira t'il d'un chuchotement fantomatique. Son âme avait disparu face à cette situation effroyable.
— On fait quoi, capitaine ?
— Oui.
— C'était pas une question fermée, capitaine ! Bon, on va appeler la Marine et on sort la barque ! Bougez pas ! lança finalement le mousse, dont l'instinct de survie fonctionnait encore. Avant de déguerpir aussi vite qu'il était arrivé.


Ō quant à lui n'avait que faire de cette situation. L'air marin qui caressait son visage lui faisait un bien fou, enfermé dans cette cale pendant des semaines, ses yeux eurent un peu de mal à s'habituer aux reflets du soleil sur l'étendu azur. Mais lorsque cela fût fait, il cessa lentement de rire, contemplant la beauté du panorama qui s'offrait à lui.

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Il en oubliait presque tout, il s'était habitué avec une facilité déconcertante à ce sport incongrus. Rebondissant sur les vagues avec légèreté, il se laissait bercer, enivré par une sensation de liberté qui fut de courte durée. Rapidement, son camarade et moteur le ramena à la réalité, hurlant de sa voix naturellement portante.

— BON, Ō ! ON FAIT QUOI DU COUP LÀ ?! PARCE QU'ON A PLUS DE BATEAU ! ON CONTINUE À SE BATTRE OU ON TROUVE UNE SOLUTION ?!
Revenant à la réalité, il jeta un coup d'œil bref derrière lui. Là, il constata avec une certaine stupéfaction que le bateau qu'il venait de détruire au cours de leu lutte acharné se trouvait déjà à un bon kilomètre d'eux, et qu'il se dirigeait peu à peu vers le fond. Il comprenait assez rapidement qu'il ne pouvait pas attendre plus longtemps. Les barques représentant sa seule chance de s'en sortir si il ne voulait pas rester accrocher à ce type. Frappant l'eau de ses deux pieds de sorte à augmenter l'amplitude à laquelle il se faisait éjecter, il décolla d'une bonne dizaine de centimètre de la surface de l'eau. Puis, tirant d'un coup sec sur sa chaîne, il se rapprocha brusquement de son acolyte tout en défaisant l'emprise qu'il avait autour de sa cheville. Dans les airs, il rengainait son arme tout en effectuant un salto pour placer ses pieds face aux épaules d'Arslan sur lesquels il vint se réceptionner, pliant les genoux prêt à prendre une impulsion sur son corps bien assez solide pour y résister. Abaissant son buste, il rapprochait son visage des oreilles de son adversaire du jour, lui répondant d'une voix calme et toujours légèrement amusée.

— J'ai eu ma dose de combat pour aujourd'hui, merci pour tout. On se dit à la prochaine, l'Esprit Libre.  

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Suite à quoi, dépliant ses jambes avec toute la force qu'il pouvait mettre, il se propulsait dans la direction opposé à celle que prenait Arslan, repartant en direction du bateau. Celui qui était un étranger il y a seulement quelques minutes avait gagner son respect et peut être plus encore, mais le sabreur préférait encore faire chemin seul pour l'instant. Lorsqu'il toucha enfin l'eau, plusieurs dizaines de mètres les séparaient déjà, sa charge était vraiment rapide. Le regardant s'éloigner avec un sourire aux lèvres, Ō se retourna avant de nager vers son objectif qu'il discernait à peine.

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Les barques de sauvetage venaient de mouiller, il fallait qu'il se dépêche. Nageant de toute ses forces, il parvint à attraper l'une d'entre elle qui voguait plus ou moins dans sa direction.  Elle était occupée par les fameux révolutionnaires qui l'aidèrent à se hisser, apeurés par l'affrontement qu'il venait de voir et craignant de devoir lui faire face. Une fois à bord, il rabattit son sugegasa qui avait miraculeusement tenu à son dos au cours de toute ses péripéties  sur son crâne et imposa une direction de navigation. Il prenait la direction opposé qu'avait prit les autres et ce le plus vite possible, aussi vite que les bras de ces compagnons d'infortunes le permettaient. Il voulait à tout pris s'enfuir le plus loin possible des lieux du drame ainsi que des autres survivants, il était hors de question que la marine vienne gâcher cette journée mémorable. Fixant une dernière fois le point à l'horizon où il vit Arslan pour la dernière fois, il sourit.
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MessageSujet: Re: Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō   Comment nous sommes devenus anarchistes — ft. Arslan et Ō Icon_minitimeMar 10 Nov - 3:32

La réponse de son adversaire se fit attendre, un temps, jusqu'à se faire lentement oublier. Le vent battait contre ses tympans, l'iode embaumait ses sinus et le soleil plein, blanc, perçait sa rétine encore fragile, mais… quel pied c'était de pouvoir, enfin, profiter de l'air frais, de se sentir pleinement libre. C'était pour apprécier des moments comme celui-ci qu'il avait abandonné Banaro et son avenir de shérif de la City, qu'il avait tout envoyé bouler du jour au lendemain, laissant sa seule et unique famille derrière lui.

En se sentant littéralement fouler l'eau, de son train irréfrénable, Arslan se disait que plus jamais il n'allait s'infliger ce genre de détention clandestine, que plus jamais il n'allait se forcer à rentrer dans les clous pour espérer s'en tirer sans accrocs. Le résultat était là, de toute façon : il n'avait pas réussi à tenir plus d'un mois dans cet horrible confinement et en était même venu à faire exploser le navire qui les convoyait. Il s'était contenu, avait tenté de garder son calme, d'apaiser sa fougue, de tempérer son hyperactivité, mais on avait beau chasser son naturel, il revenait toujours au galop.
Néanmoins, cela n'enlevait rien à la débilité de son acte. S'ils se tenaient maintenant à un bon kilomètre du bateau, les cris de détresse des marins se faisaient toujours entendre, et les grincements magistraux des mâts s'effondrant sur eux-mêmes, des craquements grandiloquents du métal se disloquant, ne laissaient personne indifférent. Surtout pas lui.
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Le voyage allait sans aucun doute devenir quelque chose d'autre à partir de maintenant, mais il n'était pas seul dans cette galère et deux cerveaux qui cherchaient une solution étaient, jusqu'à preuve du contraire, toujours plus performant qu'un seul. Ce Ō savait être aussi agile qu'un chat et avait la sale manie de toujours réussir à retomber sur ses pattes, il allait sans doute leur trouver une petite combine pour les tirer de ce foutoir sans nom. D'ailleurs, que faisait-il ?

Il était impossible de ressentir la pression de son corps, tant la force que son allure générait semblait le couper de toute pesanteur, mais il fut tout de même alerté par une étrange sensation. C'était comme si quelqu'un venait, à l'instant, de poser les pieds sur son dos.
— J'ai eu ma dose de combat pour aujourd'hui, merci pour tout. On se dit à la prochaine, l'Esprit Libre, lâcha Ō, avec un timbre doux, au creux de son oreille, alors qu'il était tout simplement en train de prendre appui sur ses épaules pour repartir en arrière.
— ATTEND ! QU'EST-CE QUE TU FOUS, ENFOIRÉ ?! EH, MAIS ÇA RESSEMBLE PAS À UNE SOLUTION ÇA ! s'écria Arslan, en prenant conscience que son camarade du moment lui faisait faux bond en se servant de lui comme d'un tremplin.
Sa mâchoire se comprima à l'idée de se savoir désormais tout seul, en train de sprinter sur les vagues. Ce n'était pas tous les jours qu'il devenait « ami » avec quelqu'un en se battant contre lui et qu'ils se quittaient sur d'aussi étranges aurevoirs. Il était définitivement quelqu'un de très spécial, c'était peu de le dire, et en cela, il avait fait son petit effet.

Arslan lorgna une dernière fois dans la direction Ō, qui était déjà bien loin. Il avait regagné une barque de fortune, accompagné du quatuor de révolutionnaires qui l'avait abordé plus tôt, et regardait dans son direction, avec l'impression d'être heureux. Ils s'éloignaient, en arpentant tous les deux des chemins différents, l'un s'apprêtant à aller à Shabondy, l'autre à Water Seven, mais peut-être un jour allaient-ils se retrouver à nouveau ? Où, quand et dans quelles circonstances ? Allaient-ils changer entre temps ou le schéma se répéterait-il, indéfiniment ?

Beaucoup d'interrogations inutiles envahirent l'Esprit Libre, qui, en se tournant de nouveau vers l'horizon qui s'étendait face à lui, dut finalement s'avouer quelque chose de déplaisant, quelque chose qu'il essayait vainement d'éviter depuis un moment.
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— Me dîtes pas que je vais devoir courir jusqu'à la prochaine île quand même... maugréa-t-il finalement.
Une journée presque banale, en somme.
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