Gamaran
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 Châtiment divin

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Gaijin
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Gaijin


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MessageSujet: Châtiment divin   Châtiment divin Icon_minitimeSam 6 Oct - 2:18

Châtiment divin Gryq

Comme à son habitude, Albion regorgeait de vie. Ce bourg modeste se trouve au cœur d'un axe commercial particulièrement fréquenté de Gamaran, prisé de tous les marchands et contrebandiers des villes environnantes. Artistes de rues et saltimbanques se bousculaient également aux portes de la cité, conscient que le mercantilisme d'Albion leur serait tout aussi favorable. Ainsi, il vous est impossible de faire un pas sans être sollicités par les râles incessants des commerçants; pour le plus grand plaisir de Jizō. Il se délectait de toute cette activité florissante, de toutes ces animations qui ne semblaient ne jamais prendre fin, malgré la réticence de ses subordonnées qui n'appréciaient de le savoir côtoyer la plèbe dans des conditions aussi sordides. Mais ce qui intéressait particulièrement le Prophète dans cette petite ville, est que l'on pouvait, de temps à autres, tomber sur des artefacts divins - c'est ainsi qu'il appelle tout objet lié de près ou de loin aux mutations -, ou des possesseurs de force divine. Le voyant comme un véritable miracle, une preuve tangible de l'omniscience du Créateur, il en était fasciné, obsédé, curieux de découvrir de jours en jours de nouvelles aptitudes hors du commun.

Les membres du Prieuré, qui s'entêtent à constamment freiner cette curiosité presque malsaine pour la sécurité de leur monarque, finissent toujours par céder à la nature impétueuse de Jizō. Afin de ne pas attirer la curiosité sur sa divine personne, c'est, le plus souvent, l'un des membres de la garde qui se désigne afin d'avoir la sainte tâche de l'accompagner et de le protéger. Il leur est inconcevable de laisser sa sainteté explorer une ville seul, malgré son insistance récurrente sur ce point. C'est donc Eden qui s'est trouvé affublée de cette lourde responsabilité.

Votre Sainteté, ne devons nous pas déjà rentré, au vu des récentes at..

OH REGARDE ! s'écria soudainement Jizō plein de naïveté, sans prêter attention à ses mises en gardes.

Attendez Maître !

Il s'était précipité vers un cracheur de feu placé non loin de leur position, se frayant un chemin parmi la foule qui s'était déjà agglutiné autour de lui, ébahis. Pourtant en pleine prestation, Jizō se positionna à quelques centimètres de lui, l'observant avec des étoiles dans les yeux, comme un enfant.


Serait-ce là une force divine, mon brave ?! lui demanda-t-il, plein d'espoir.

Une force divine ? Quoi ? Je ne comprends pas de quoi vous voulez parler..

Avant même qu'il ne puisse poursuivre, Eden s'était approchée à son tour, essoufflée attrapant le messie par le col en le ramenant vers leur position initiale.

IL SUFFIT ! Vous ne pouvez pas vous émerveiller sur le moindre personnage exubérant que vous trouvez en pensant qu'il s'agit de capacité divine ! gronda Eden, le sermonnant comme une enfant malgré son statut.
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Mais.. Il crachait du feu.. Je pensais que.. gémit le Prophète, déçu.

Eden ne pouvait s'empêcher de sourire face à la candeur de son maître à penser. Si sa naïveté pouvait lui attirer bien des problèmes, et elle était là pour s'assurer qu'ils ne puissent se concrétiser, elle ne pouvait s'empêcher d'être attendrie par cette candeur qui définissait le maître du Prieuré de Zïon. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à regagner leurs quartiers après cette lourde déception, une petite voix venant d'une ruelle escarpée non loin d'eux attira leur intérêt, principalement celui du Prophète.

Une petite fille vêtue de haillons était entourée de trois vagabonds affichant un sourire carnassier. L'un d'eux lui asséna un coup de pieds dans la mâchoire, l'envoyant valdinguer sur plusieurs mètres, fondant en larme. Intrigué, Jizō se rapprocha en observant la situation de loin sans trahir sa présence.

Les abominations de ton genre sont une œuvre du Diable en personne et doivent être exterminées.. rugit l'un d'eux, affichant le même sourire en se dirigeant vers elle.

Eden tiqua. Mais avant même qu'elle ne puisse bouger le moindre muscle, une main se posé lentement sur son épaule, d'une douceur telle qu'elle fit disparaître la totalité de son animosité naissante. Un simple sourire. C'est ce que son maître lui adressa avant de disparaître de son champ de vision pour réapparaître plus loin, entre l'enfant et ses agresseurs.

D'où tu sors toi enfoiré ?! beugla l'un des voyous.

En faisant complètement fi de leur présence, Jizō récupéra la petite fille dans ses bras en l'amenant quelques mètres plus loin pour la mettre en sécurité, lui adressant, à son tour, un franc sourire. Il daigna enfin se retourner, avançant d'un pas lent, las, vers les assaillants qui ne tardèrent pas à l'entourer.

Je sais pas d'où tu viens, mais si tu comptes aider cette sorcière, tu finiras dans le même état ! menaça l'un d'eux en se rapprochant du Prophète..
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.. A ses risques et périls. Un flash lumineux. C'est tout ce qu'ils purent apercevoir, avant que les deux scélérats placés sur ses flancs ne disparaissent littéralement dans un fracas osseux assourdissants. Le troisième, et survivant, tomba à la renverse, rampant en arrière, le visage déformé par la peur.

Qu'est ce que t'as fait enfoiré ?! rugit-il. Comment est-ce que t'as fait ça ?! Toi aussi t'es l'un des leurs c'est ça ?! Je m'excuse, je ne savais pas que cette petite était sous ta protection ! Epargne moi je t'en supplie ! JE T'EN SUPPLIE !

Le faciès du Prophète s'était transformé. Sa candeur caractéristique avait disparu, laissant place à une expression placide, froide, dénuée de toute humanité. Il montrait là son vrai visage. Ces mécréants avaient osés blasphémer. Ils avaient profané une créature divine, tributaire de ses faveurs. Leur impiété ne pouvait être laissée impunie; et le Prophète allait être leur bourreau.
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Ne me dites pas que vous étiez prêt à ôter la vie sans être prêt à mourir vous même, mécréants ? murmura Jizō d'un ton glaciale, la voix résonnante affichant, un sourire dérangeant.

Sa main se saisit du crâne de l'homme encore au sol, tentant tant bien que mal de fuir son châtiment divin, en vain. Sans bouger le moindre muscle, Jizō se déplaça à une vitesse ahurissante, écrasant sa cible contre le mur placé derrière eux, le couvrant de son sang sous l'impact. Son étreinte se resserra jusqu'à ne plus sentir aucun mouvement de sa cible, jusque là, tremblante. Il poussa un long râle de satisfaction, semblable à un gémissement de plaisir avant de se retourner vers la petite fille, le manteau ensanglanté, en lui adressant un large sourire innocent.

Vie, petite chose. Accompli les dessins que le Seigneur a gracieusement mis entre tes mains. dit-il calmement, d'une voix tout aussi glaciale malgré son sourire. Eden, allons-y. poursuivit Jizō en tournant les talons.

La jeune femme acquiesça d'un mouvement de tête en suivant son maître silencieusement vers la sortie de la ville, laissant derrière le corps inerte du mécréant, et la trace de ses péchés ancré sur le mur.

Allaient-ils pouvoir sortir paisiblement de la ville ? Seul Dieu sait..
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Tahani
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Localisation : Dans tes yeux.

Statistiques du personnage
Nature du pouvoir: Ogham Futhark ⸺ Sceau runique
Nature de la maîtrise: Herrendienst ⸺ Escrime des anciens maîtres
Inventaire:

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MessageSujet: Re: Châtiment divin   Châtiment divin Icon_minitimeMar 16 Oct - 8:34


Châtiment divin 1539161434-chatimentdivin

Il y avait, dans l’air, une chaleur étouffante, qui brûlait les poumons à chaque inspiration et enivrait les cœurs d’un courage insensé. L’horizon dansait, les arbres ondulaient, des cendres rouges volaient dans l’obscurité, et au loin, une aube incandescente commençait à éclairer un décor de plus en plus hostile.

Tout ici semblait flou, indistinct, incertain... Les éléments s’étaient rassemblés pour se confondre et ne plus jamais se séparer.

Il était très pénible, en effet, de ne pas pouvoir voir ce qu’il se passait réellement dans cette forêt, mais la fumée aveuglante et la noirceur de ce bois n’étaient finalement rien face à ce qu’il se passait réellement.

Car, dans ce vacarme ambiant, entre le crépitement du bois et le bruit des broussailles chahutées, régnait un cri monstrueux, un cri terrible qui transperçait le calme grandiose de cette jungle immense. Le sol frémissait d'effroi. Les feuilles et les pierres tremblaient. Des nuées chauve-souris s'enfuyaient entre les arbres, apeurées par le déchaînement d'une telle puissance.

Un combat à mort avait débuté et il laissait, derrière lui, des ravages inéluctables.

Deux créatures s’affrontaient, parfois en se fuyant, parfois en se confrontant. Malgré leur différence de taille, et tandis qu’un incendie dévorait les parages, une bête et un homme semblaient alterner respectivement le rôle de la proie et du chasseur.

Comme si une mélodie fracassante les rythmait, d’énormes fracas venaient ponctuer chacune de leurs percussions. Les instruments de la mort chantaient un requiem métallique et cadencé. Et sur ce tempo endiablé, ils s’abandonnaient, de concert, à l'harmonie d'une danse macabre, au beau milieu des flammes. Les assauts ne s’arrêtaient pas et ils n’allaient pas s’arrêter de sitôt. Il fallait que l'un d'entre eux succombe pour cela.

À chaque coup, les frondaisons explosaient, la terre se marquait, le sang giclait et le feu gagnait de plus en plus d'ampleur... Cette scène paraissait défier les enfers.

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Essuyant une gerbe de sang qui coulait le long de son menton avec le dos de son poignet et expirant un grand râle, Onoir se redressa face à ce qui semblait être le protecteur de ces lieux sacrés. Le corps de la bête se gonflait et se dégonflait dans un mouvement régulier, et la poitrine du guerrier semblait suivre le même rythme.

Il la regardait avec hargne, en serrant fermement le manche de son épée légère, Treoluas, entre ses deux mains. Des gouttes de sueurs perlaient son front, elles venaient couler entre le serpentement insolite de ses veines. Ses dents se resserraient, et alors qu’il avait encore le monstre dans son champ de vision, il jeta quelques coups d’œil accusateurs à sa lame, avec l’air de lui reprocher quelque chose.

Il fallait dire que la situation tournait très légèrement à son désavantage.

⸺ PUTAAAAAIN ! MAIS FAIS UN EFFORT, MERDE ! pesta-t-il, en beuglant sur son arme. Tu vois bien que j’ai plein d’angles morts avec tous ces arbres à la con ! Fais quelque chose, j’sais pas moi, préviens-moi, non ?! Parce que quand il arrive dans mon dos, c’est soit je me mange une charge, soit je me prends un platane en pleine gueule… Alors, heureusement que j'sais tirer des bords, sinon on était mal barré, moi, j’te le dis ! Son ton se calma. Il plaça le plat de son épée face à son visage, comme si, au bout du compte, il se parlait à lui-même à travers son reflet, en pensant recadrer un bout de métal inerte. Bon, allez, on oublie tout ça, c’est pas grave… fit-il en relevant les sourcils et en affichant un sourire compatissant. Fais de ton mieux en attendant l’autre, c’est tout ce que je te demande. On va s'en sortir, t'en fais pas.

Oui, il venait, à l’instant, de demander à son épée de faire plus d’efforts. Et ce n’était ni par dépit, ni par vanité qu’il l’avait fait. En vérité, Onoir ne voyait pas les lames comme de simples outils. En elles, il voyait des compagnonnes du devoir, des sœurs d’arme fidèles et sincères, des soutiens solides, et c’était la raison pour laquelle il aimait leur parler.

Les objets, ici-bas, avaient une âme, un caractère qu’il était important de saisir. C’était une chose dont il avait toujours été persuadé. Cette conviction lui avait, d’ailleurs, valu de nombreuses railleries auprès des autres factionnaires empiristes, mais il n’en avait cure. Il vivait son art comme personne d’autre ne le faisait et c'était cela le principal.

Il était différent des autres hommes de son mouvement, et cette différence était justement ce qui l’emmenait aujourd’hui sur ces terres de cendres, à la poursuite de cette bête immonde.

Le marteau et l’enclume des forges de Gamaran ne résonnaient qu’au nom de la famille Ggoil, seule et unique détentrice du savoir-faire des anciens maîtres. La tradition du fer blanc y était perpétuée de père en fils, de mère en fille, elle demeurait l’essence même de leurs relations. Et en tant que fils héritier de Memphis Ggoil, l’actuel Roi-forgeron de Gamaran et le chef de la faction empiriste, Onoir aurait pu suivre les traces de son père. Il aurait pu, en effet.

Cependant, pétrir le métal dans les belles caves de la Cité tertiaire n’était pas une tâche de sa trempe…

Malgré de grosses disputes avec sa famille, c’était plus fort que lui : il ne pouvait pas se contenter de quelque chose d’aussi basique. Il lui fallait aller encore plus loin dans son art, beaucoup plus loin. Il lui fallait aller là où personne n’était encore jamais allé.

Porté par cette témérité qui conduisait les artistes à leur perte, il alla s’aventurer dans les mines les plus escarpées, dépeça les monstres les plus effroyables, et plongea au plus profond des eaux, pour y chercher, lui-même, les matières les plus parfaites. Depuis toujours, il était prêt à donner le meilleur de lui-même pour mettre la main sur l'artefact ultime. C'était une quête qui l'animait.

Cette chasse et sa finalité, c’était indubitablement ce qui creusait un immense fossé entre lui et les autres factionnaires.

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Cette créature titanesque, à laquelle il faisait face, se releva soudainement. Dans un éternel hurlement de colère, elle s’était cabrée pour ne plus jamais retomber sur ses pattes avant. Ce sanglier géant, pourtant si sauvage, si féroce, se tenait désormais debout, dans une position étonnamment stable. Du haut de ses cinq mètres, il observait ce petit homme qui était venu le défier sur son territoire avec une hardiesse suicidaire.

Sa gueule béante se referma et ses narines recrachèrent une fumée trouble. Les blessures infligées par les puissants coups d’épée du guerrier, devenaient de plus en plus douloureuses ; sa chaire ressentait les sévices du fer et son esprit animal comprenait, doucement, qu’il avait affaire à un prédateur.

Et ce n’était pas n’importe lequel. En effet, Onoir n’en était pas à son premier coup d’essai et il n’allait pas laisser sa vie s’affaisser sous les sabots d’un porc. Même si, de son côté, il n’était pas pleinement satisfait de sa performance, il avait tout de même un plan bien charpenté.

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'il visualisait ces instants et il était, à présent, en train de les vivre. En y repensant, un sourire coupable apparut au coin de ses lèvres.


Comme avant chaque élancée, un silence pesant gagna la scène. Le temps se figea. L’atmosphère se compacta. Le sol brûlant s’arrêta de trembler. Et puisque le vent ne soufflait plus, le feu, perdu dans ses mouvements enchanteurs, se calma tout-à-coup.

Une spirale était en train de les absorber et tout se tournait vers eux, comme si, finalement, plus rien d'autre n'avait d'importance.

Leurs regards attentifs se heurtèrent l’un à l’autre, dans une animalité partagée. La détermination d’Onoir n’appartenait pas aux hommes, et ce gardien redoutable n’en était pas un. Ils s’étaient, vraisemblablement, bien trouvés.

Toujours empli de la même rage, le guerrier d’opale s’avança, d’un pas lourd, jusqu’au maître de la forêt. En levant sa lame au niveau de l’ennemi, et en gardant toujours la même cadence, il s’exclama :

⸺ ON S’EST ASSEZ AMUSÉS, TU NE TROUVES PAS ?! Ses pas devenaient des foulées. Parce que j'sais pas pour toi, mais j'ai d'autres choses à foutre, personnellement... Il s’était mis à courir, en faisant tournoyer son épée autour de lui. Elle valdinguait de gauche à droite… ALORS, TU VAS PAS ME FAIRE CHIER BIEN LONGTEMPS, SALE BÊÊÊÊTEEEE !!!

En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, il arriva aux pieds de la bête, qui, captivée par l’aura démoniaque qui se dégageait de lui et ne comprenant pas tant l’étendue de la situation, ne trouva pas le temps de réagir.

Il venait, à l’instant, d’augmenter son explosivité de manière significative. C’était là le premier aspect de sa stratégie : habituer l’adversaire à un faux rythme, en retenant sa vitesse tout au long du combat, et le briser d’un coup, d’un seul. À pleine puissance, l’animal n’était pas moins rapide qu’Onoir, mais il s’était accoutumé à une régularité particulière… On lui avait chanté une musique, il s’était laissé bercé et malheureusement, cela ne pardonnait pas.

Dans un bond paniqué et incontrôlé, le gardien de la forêt se recula pour se mettre hors d’atteinte, mais il était déjà bien trop tard.

Le corps tout entier d’Onoir pivota sur lui-même, ses hanches, ses épaules, et ses poignets s’assemblèrent dans une synergie parfaite et avec toute la démultiplication de sa force, il envoya un coup circulaire dans la jambe gauche du sanglier.

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Dans une effusion de sang gigantesque, le membre de l’animal voltigea et alla s’écraser au loin. Passer de quadripède à bipède était donc sa seconde erreur, et sans doute celle qui allait le conduire à sa perte.

Qui était véritablement le monstre, ici ? Cette créature colossale, aux défenses acérées, et à la musculature herculéenne ou ce chasseur, qui, de son mètre quatre-vingts, paraissait pourtant si terrible ? Les rôles, qui s’interchangeaient depuis le début de la joute, semblaient s’être ainsi stabilisés.

Ce sanglier sanguinaire se retrouvait, donc, face à son bourreau, tandis que les flammes avaient fini par ceindre la forêt dans toute sa largeur. Il n’y avait plus d’échappatoires possibles…  

Son jarret était entièrement sectionné et le saignement ne s’arrêtait pas. Il n'allait pas s'arrêter de toute façon. Un flot continu se déversait sur la litière embrasée et se volatilisait sous l’effet de la chaleur. Forcé de s’accroupir, le porc posa un genou à terre, et alla soutenir sa masse à l’aide de ses deux pattes avant.  C’était la fin. À n’en plus douter.

Tout laissait penser qu’elle était en train de retrouver sa position initiale, mais tête baissée, et sans crier gare, la bête se rua sur Onoir à toute allure.

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La charge était sans doute son arme la plus redoutable, et dans ses derniers élans de frayeur, elle se livrait à son ennemi avec l’honneur d’un animal qui ne s’avouait jamais vaincu. La force avec laquelle la proie se jetait sur son bourreau était celle du désespoir et elle était telle qu’elle laissait derrière elle, une profonde saillie dans le sol.

Mieux valait ne pas se prendre cette attaque de plein fouet. Le maître d’arme le comprit très vite, et s’écarta de sa trajectoire, un rictus déformant la courbe de ses lèvres. Car si l’animal se pensait intelligent en feignant une attaque pour prendre la fuite par la seule issue potentielle, il tombait finalement dans le piège que venait de lui tendre Onoir.

Et cela ne manqua pas. Alors que sa cible s’était vraisemblablement mise hors de portée de la ruade, le monstre continua sa course, en défonçant, de toute sa masse, les quelques buissons qui cachaient la sortie, et dévala la pente qui s’offrait à lui.

Par chance, cette descente abrupte menait jusqu’à un point d’eau… C’était là le lieu parfait pour continuer la bataille en se préservant du feu et de sa voracité. Et plus le sanglier se rapprochait de cette source salutaire, plus ses grognements affolés se transformaient en nasillements victorieux.

La ténacité de ce chasseur allait donc le mener à sa perte. En suivant sa proie jusqu’au bout, il mettait finalement les pieds dans le piège que lui tendait ce porc. Après tout, cette forêt était la sienne et rien, n’y personne, ne la connaissait mieux que lui.  

Du moins, c'était ce que son instinct supposait. Et il se trompait lourdement.

Onoir, qui surplombait le marais depuis le haut du ravin, s’approcha du bord et s’exclama, avec triomphe :

⸺ OIGHEAR !!! FROST IJS !!! MAAAAAINTENAAAAANNNNT !!!
⸺ Entendu, lui répondit une voix caverneuse qui sortit des profondeur du marais.


Attendant patiemment que son poursuivant le rejoigne dans les marécages, le pourceau, assuré de son succès, et prêt à bondir sur son ennemi, fut surpris d’entendre quelques crissements surgir de l’eau. Et à peine se retourna-t-il, que les bruits stridents, qui étaient devenus de plus en plus forts, transpercèrent la surface avec une surpuissance divine.

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Dans une immense explosion de cristal, un givre insatiable dévora le petit lac. Il était apparu de nulle part, par une magie inconnu qui tombait à pic. Les pattes et toute la partie basse du sanglier furent emprisonnées dans la glace, sans qu’il ne puisse agir. L’horreur le gagnait de nouveau.

Et l’épouvante fut d’autant plus saisissante lorsqu’il aperçût Onoir, dans les airs, arme en main, fendre la nuit pour fondre sur lui. La grande impulsion qu’il avait prise au moment où l’animal, complètement dérouté, se débattait en vain, lui permettait d'atteindre sa cible sans trop de mal. Il avait attendu ce moment fatidique toute la soirée.

Le gardien était immobilisé et le guerrier fonçait sur sa proie avec la force de la gravité. Son prochain coup allait assurément être le dernier. Il n’y avait plus rien à faire. Les dés étaient ainsi jetés.

Il abaissa sa lame du haut vers le bas, en recourbant sa colonne vertébrale vers l’intérieur et en y mettant toute sa puissance. Le poids de cette attaque fut insurmontable. L’épée s’abattit sur l’omoplate du porc et pourfendit son corps jusqu’à ses jambes.

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La bête, qui, dans ses derniers instants, s’était évertuée à renforcer sa masse musculaire pour accuser le coup, fut complètement terrassée. Elle s'effondra en arrière, jetant un regard désolé au tortionnaire qui l’avait tant meurtri.

Réceptionnant le coup d’œil affligé de l’animal avec un pincement au cœur, Onoir n’acheva pas son gibier, et se précipita plutôt à quelques mètres du cadavre, pour retirer une longue épée de l’eau glacée. Elle trônait là depuis le début, en faisant le pied de grue dans le calme et la sérénité, se réservant au seul usage de ce stratagème sournois dont elle était à l’origine.

En la tirant par son manche énorme, Onoir s’écria :

⸺ GNNNNN ! marmonna-t-il dans l’effort. Putaaaain, ça fait plaisir de te revoir, Oighear ! Je t’avoue que c’était pas si facile de combattre sans toi, hein, mais bon, ta stratégie a marché, c’est le principal. Retirant complètement l’épée du givre, il la replanta moins profondément pour pouvoir lui parler avec plus d’aisance. Au fait, comment tu savais qu’il allait se réfugier dans le marais si je lui coupais une jambe ? Franchement, fallait le faire, quand même !
⸺ Les animaux comme celui-ci connaissent parfaitement leurs limites, Onoir,  proclama l’épée qui scintillait d’une lueur turquoise. Ils savent quand il faut fuir et quand il faut attaquer. En lui tranchant un membre postérieur, donc un appui, tu limitais et sa capacité de fuite, et sa capacité d’attaque. La meilleure solution pour le Förh était de trouver un endroit sécuritaire, à proximité de sa position et d’où il pouvait combler ses lacunes offensives en se fondant dans la boue. Je suppose que c’est ce que son instinct lui a dicté. En tout cas, il l’a fait.
⸺ De toute façon, je le sentais fébrile sur la fin, répondit Onoir, en se grattant le menton et en arquant un sourcil. Le feu devait l’apeurer. Je pense que, même si je ne lui avais pas coupé sa guibole, il y serait quand même allé dans ce foutu lac.
⸺ Alors, pourquoi lui as-tu coupé ?  argua Oighear, avec le ton réprobateur d’un adulte mécontent.
⸺ J’sais pas, c’était dans le feu de l’action…
⸺ Et puis, ce coup final-là, tu aurais pu t’en passer, franchement… Il était déjà pris dans la glace… Le rituel ne demande que l’immobilité, pas plus…
⸺ Oui, bon, ça va ?! J’ai fait comme j’ai pu, avec les moyens du bord ! Va combattre avec un cure-dent, toi, je t’y verrais bien !
⸺ Je suis une épée, Onoir. Je ne combats pas. On me fait combattre.
⸺ Je t’en foutrai moi des épées, t'vas voir ! Tu fais tout le sale travail, et c’est comme ça qu’on te remercie : des critiques. Quand tu te fais casser la gueule, c'est de ta faute, en revanche, quand il faut s’attribuer les mérites d’une bataille, tout le monde est là, hein, c'est la fête… Raaah, il est beau le tandem, il est beau,  baragouina Onoir, de moins en moins fort, en portant ses deux épées pour les attacher à son harnais.

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De nuit en aube et du trouble au calme, l’horizon retrouvait enfin sa pleine clarté. Les fumées noirâtres que la forêt recrachait, se mélangeaient avec les brumes blanches de l’aurore. Même en cendres, ces bois étaient beaux, majestueux, invincibles. Ils trônaient sur le paysage avec une grandeur mystique.

Apaisés par leur réconciliation, les éléments ne hurlaient plus. Ils avaient fini par se réunir, comme à chaque fois.  Ainsi, après la tempête, survenait finalement l’accalmie tant attendue. Tout revenait, inéluctablement, dans l’ordre et la nature le prouvait encore aujourd’hui.

C’est ce qu’Onoir contemplait depuis le sommet d’une falaise, d’où il profitait d’une vue imprenable. Assis face à l'éternel, il se ressassait l'épopée qu'il venait de traverser. Sa concentration le plongeait dans des limbes inexplorées.

⸺ C’est vrai que j’aurais peut-être pas dû lui mettre ce dernier coup à cette pauvre bête… déplorait-il, en se remémorant la gueule terrifiée de l’animal.

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Il tenait dans sa main, une bague, encore chaude, qu’il faisait bouger frénétiquement. Et alors qu’il semblait se perdre dans la profondeur du panorama, toute son attention était prête à revenir sur cet objet, qui, pourtant anodin, avait une importance toute particulière pour le guerrier d’opale.

Ses gestes mécaniques paraissaient être la prolongation d’un long rituel incantatoire et à en observer le sérieux avec lequel il s’y appliquait, il n’attendait qu’une chose : qu’il s’achève.

La patience n’avait jamais vraiment été son fort, après tout.

⸺ GRAAAAAAH ! Un son s’échappa subitement de la bague. Groing… Groing… grognait-elle, avec une tonalité hasardeuse. Que… Que se passe-t-il ? Où suis-je ? Dame nature, est-ce vous ? Suis-je dans l’au-delà ? Ai-je accompli ma mission sur terre ?
⸺ Nan, nan, moi, c’est Onoir et t’as rien accompli du tout, mon pote, désolé, répondit aussitôt le maître d’arme, en regardant attentivement le bijou qu’il tenait du bout de son index. Enfin, peut-être, mais en tout cas, c’est pas encore l’heure de partir.
⸺ Qui… QUI ES-TU ? ET QUE SUIS-JE À PRESENT ? JE ME VOYAIS MOURIR !  éclata l’objet, partagé entre la peur et la colère.
⸺ Calme-toi, tu vas pas finir chez le boucher, en tout cas, c’est déjà ça.  Remarquant que sa blague tombait à l’eau, il ajouta quelque chose d’autre. L’humour chez les porcs, c’est pas ce qui fait votre force, hein… Bon, je t’avoue que les présentations ont été faites un peu à la va vite. Je suis Onoir Ggoil, le plus grand maître d’arme de Gamaran, humoriste à ses heures perdues comme t’as pu le voir. C’est moi qui t’aies défait dans la forêt de Pirhenpirh. Tu t’en souviens ? demanda Onoir, en se préparant d’avance à toute une série de questions.
⸺ C’est toi, petit homme ?! Comment peut-on parler le même langage ? Comment peut-on se comprendre ?! s’exclama logiquement l’objet, qui prenait petit à petit conscience qu’il en était un.
⸺ Déjà, je t’emmerde, faut que tu le saches. J’suis pas petit, c’était toi qui était gigantesque. Et ensuite, baaaah… C’est vrai que c’est bizarre dit comme ça, mais tu es une bague, à présent.
⸺ UNE BAGUE ?!! Qu’est-ce que c’est ?
⸺ Oui, une bague. C’est un bout de métal qui s’enfile par les doigts. Ca sert essentiellement à rien, mais c’est joli… Les gens aiment porter ça pour être élégant, même si le résultat n’est pas toujours au rendez-vous, tu me diras, mais bon… Que veux-tu...
⸺ Et pourquoi suis-je un bout de métal qui s’enfile par les doigts, désormais ?
⸺ Attend, chaque chose en son temps. On va tout reprendre depuis le début. On est en mesure de se comprendre, car je t’ai scellé dans une bague.
⸺ Euh…
⸺ Depuis que je suis tout petit, je m’entraîne à forger des objets, à les comprendre, à les maîtriser, et j’ai acquis la capacité, avec énormément d’entraînement, de sceller les âmes dans les objets, d’entendre leur voix, de leur parler, mais également de faire usage des capacités qu’elles avaient lorsqu’elles étaient encore dans un corps physique. Quand tu étais le Förh, la grosse bestiole poilue, on en était incapable, mais maintenant que tu es cette bague, je t’entends. Et je suppose que je serai capable d’utiliser ton pouvoir de gigantisme musculaire.
⸺ Oh… inspira le Förh, dépité. C’est donc pour cela que tu m’as tué… Pour obtenir ce pouvoir… La cruauté des hommes m’étonnera toujours…
⸺ TA GUEULE ! JE FAIS CE QUE JE VEUX, OK ?! T’AVAIS QU’À MIEUX TE BATTRE, SALE MONSTRE DE MERDE ! hurla Onoir, visiblement vexé.
⸺ J’ÉTAIS LE FÖRH, LE GARDIEN DE PIRHENPIRH, MISÉRABLE VERMINE ! JE PROTÉGEAIS CETTE FORÊT ! LA NATURE M’AVAIT DONNÉ CE POUVOIR POUR EMPÊCHER LES HOMMES COMME TOI DE LA DÉTRUIRE ! ET NON CONTENT DE M’ABATTRE POUR TON PROPRE PLAISIR, TU L’AS BRÛLÉE ! C’EST TOI QUI EST UN MONSTRE !
⸺ En fait, il t’a plutôt sauvé, reprit Oighear, qui écoutait la conversation depuis le début, mais je suppose qu’il est trop fier pour l’avouer.
⸺ Oh non, pas lui… soupira le guerrier, pressentant la leçon de moral arriver à grand pas.
⸺ Qui es-tu ? s’interrogea le gardien, emprisonné dans la bague pour l’éternité.
⸺ Je suis Oighear. Autrefois, je m’appelais Renan Le, j’étais le maître de ce petit garnement, et je suis à présent son épée. J’ai été scellé avant ma mort, tout comme toi, proclama l’épée, d’un timbre rassurant et cristallin. Tu n’as pas à avoir peur. Onoir est un homme avec un grand cœur. Il est juste un peu… brusque, parfois.

Onoir lui adressa un joli doigt d’honneur, avec toute la charité que son éducation était en mesure d'offrir.

⸺ Et… tu disais qu’il m’avait sauvé ? questionna la bague, désarçonnée.
⸺ N’as-tu jamais remarqué ces tâches sur ta peau, qui devenaient de plus en plus nombreuses ?
⸺ Si, mais… Je me disais que c’était peut-être la vieillesse…
⸺ N’as-tu jamais remarqué que les oiseaux ne chantaient plus le matin ? Et que les seuls animaux encore présents dans la forêt étaient les chauve-souris, les rats et les cafards ? N’as-tu jamais remarqué l’apparition massive de ces champignons jaunes ? N’as-tu jamais remarqué ces nuées nauséabondes qui se propageaient au-dessus des frondaisons ?
⸺ La nature est comme elle est après tout. Je ne m’en préoccupais pas, je dois l’avouer…
⸺ La forêt était gravement malade, et toi aussi, gardien. La maladie se propageait jusqu’aux villes. Holtville, Rosemountain, Albion et Etalona ont formé sept cortèges de soigneurs pour analyser les spores, et tu les as tous terrassés, sans comprendre qu’ils agissaient pour le bien de tous. Il fallait t’arrêter dans ta folie.
⸺ Ainsi… J’allais mourir ? Et la forêt aussi ? Mais pourquoi la brûler ?
⸺ La nature se régénère rapidement si ce qui la détruit est quelque chose de sain. Le feu a emporté avec lui tous les champignons qui contaminaient l’écosystème et détruisaient la biodiversité. Quand la forêt repoussera, elle sera plus belle que jamais, et nous retournerons la voir, je te le promets…
⸺ Oui, t’inquiète, on ira se balader là-bas quand elle sera de nouveau verte, ne t’en fais pas va, lança Onoir pour tenter d’apaiser son nouvel ami. En attendant, je vais pas te mentir, il y avait une petite prime sur ta tête qui avait été lancée dans la ville d’Albion et je comptais bien me la choper ! Il sortit une des cornes du Förh de sa besace et l’agita, fièrement. 300 000  piastres la preuve, ça fait facilement dix-douze tonneaux d’hydromel, ça !
⸺ Oui, il est toujours comme ça, mais on s’y fait, au bout d’un moment…
⸺ Tiens, et tu t’appelleras Ringy Ring, ça va bien t’aller, j'en suis sûr !
⸺ D’accord…
admit le Förh, désormais Ringy Ring.

C’est sur ces entrefaites amicales qu’ils se mirent tous en route pour Albion, fière ville du marchandage et de l’escroquerie.

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Cela faisait maintenant quelques heures qu’Onoir se promenait à travers les artères de la petite ville marchande à la recherche des officines de publication d’avis de recherche, sans qu’il ne parvienne à trouver quoi que ce soit.

Les ruelles bondées d’Albion bruissaient sans discontinuer. Les passants, tous plus impolis les uns que les autres, se bousculaient sans s’excuser. Le soleil qui avait atteint son zénith, tapait avec une insistance agaçante sur le haut de son crâne. Et la soif se faisait de plus en plus pressante.

Onoir venait de passer une nuit à combattre un monstre et une matinée à se réconcilier avec lui. Le changement d’ambiance semblait fatal : des grosses veines rouges et bleues habillaient ses tempes, son nez expirait une vapeur ardente et son regard était celui d’un homme prêt à démembrer le premier venu.

L’énervement était ainsi à son comble. Et c’était tout-à-fait compréhensible.


Mais, alors qu’il se désespérait, et commençait à penser de plus en plus fortement à quitter la ville, ses yeux fatigués se posèrent sur la devanture d’un bâtiment de distribution de primes. Il fut incapable de sourire tant cette aventure l’avait éreinté, et se contenta simplement d’avancer vers sa destination, le visage éteint.

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Ce fut à ce moment précis que la catastrophe arriva. Son pas déterminé se cogna contre une passante. Ringy Ring, qu’il tenait encore dans ses mains lâches, s’échappa de sa poigne et tomba dans le caniveau…

Son visage suivit lentement l’anneau et ses interminables tournoiements se perdre dans les eaux croupies, avec une larme à l’œil qui peinait à sortir. L'action paraissait même se dérouler au ralenti, tant l'infortune qu'elle décrivait était facétieuse.

L’amitié qu’il venait de construire était emportée par les déjections de tout une ville, sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit pour la sauver… Le sort s’acharnait donc sur cette pauvre bête.

Et le travail de toute une nuit venait de se volatiliser, comme ça, d'un seul coup, à cause d’une inconnue et de son inattention.

Il posa une main sur son épée en réfléchissant à la manière dont il allait la découper. En l’examinant de plus près, il découvrit une jeune femme, plutôt séduisante, aux airs appliqués, qui semblait aussi étonnée que lui de la scène fortuite dont ils venaient d'être les principaux acteurs. L’observation minutieuse de sa cible le conduisit à remarquer qu’elle était accompagnée d’un homme blond, marqué au front d’une étoile.

Ils formaient un duo assez bariolé, qu’il aurait été amusant de croiser dans des circonstances plus arrosées, mais… leur identité importait peu, finalement, et la situation faisait que ces détails n’étaient que des détails.

Ils devaient payer, quoiqu’il leur en coûte.

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⸺ Bon, écoutez les gars, je suis fatigué, j’ai passé une longue nuit, alors je vais pas passer par quatre chemins, déclara Onoir en dégainant Oighear et Treoluas dans le même temps. Soit vous me retrouvez ma bague maintenant, soit je vous éparpille façon puzzle. Et quand je dis maintenant, c’est dans, genre, 3 secondes grand maximum.

Pouvait-on, vraiment, parler d’une journée qui commençait mal quand celle-ci durait déjà depuis hier ?

Fourreau en fourrure, lame en cristal, honneur en carton


Dernière édition par Onoir Ggoil le Dim 16 Juin - 15:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Châtiment divin   Châtiment divin Icon_minitimeSam 24 Nov - 19:22



Pardonnez moi, Créateur, car j'ai péché.

Voilà les seuls mots que Jizō prononça sur son chemin du retour, bien plus calme que son arrivée en Albion. S'il était capable de faire preuve de cruauté envers les fauteurs, son âme n'en était pas pour autant meurtri par ses propres fautes. Son rôle de main de Dieu n'empêchait nullement la souillure apportée par le sang qu'elle verse lors de ses expiations. A chaque fois qu'il ôtait la vie, le Prophète marchait ainsi vers la rédemption, cherchant le pardon qu'aucun homologue ne pouvait lui offrir. Sa mission divine nécessitait une foi, mais aussi une fermeté inébranlable; et c'est vers son créateur que Jizō se tournait lorsqu'il trébuchait. Dans un silence glaciale, sans prêter la moindre attention à son environnement, ni même à sa subordonné qui l'accompagnait, son esprit s'embrouillait dans des réminiscences sibyllines à mesure qu'il marmonnait des psaumes imperceptible..

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Jizō..

Le jeune garçon, terré dans la forêt entourant son petit bourg et perdu dans les méandres de ses pensées les plus profondes, n'avait pas entendu cette voix résonnante qui lui parvenait. Elle se voulu alors plus insistante, résonnant de plus belle en faisant cette fois-ci réagir l'enfant d'un faible mouvement de tête. Elle lui était claire, pure, comme imprégnée d'une aura sublime qu'il ne pouvait réellement déceler.


Jizō.. Pourquoi es-tu si triste ? Tu es si jeune, et vient pourtant te recueillir ici tous les jours, seul. Qu'est-ce qui te rends si triste ?

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J'ai encore vu des cadavres jonchant le sol de la place.. gémit-il d'une voix étonnement mélancolique pour son jeune âge. Et autour d'eux, j'ai pu apercevoir des pèlerins prier et se recueillir près de leurs corps. En les voyant, ils me paraissaient souhaiter mourir, plutôt que d'avoir à vivre. Pourquoi est-ce que ce pays où je suis né est aussi pauvre ? Pourquoi la guerre qui y fait rage depuis des années ne peut-elle être obstruée ? Est-ce que les humains naissent sur cette Terre uniquement pour ressentir de la tristesse et du désespoir ?

Jizō.. Est-ce que cela te rends triste ?

Évidemment.. Qui souhaiterait d'une vie faite uniquement pour souffrir ?

Tu as tort. interrompit la voix immatérielle, pleine de douceur. S'il y a de la souffrance, il doit y avoir du bonheur. Et l'inverse est tout aussi vrai. Une magnifique fleur qui s'épanouit, se fanera un jour. En ce monde, tout ce qui vie change en un instant. Comme un mouvement constant. Comme une douce incertitude. Et il en est de même pour la vie humaine.

Mais, à la fin, aussi longtemps que la mort sera à la fin du voyage, n'est-ce pas la souffrance qui dominera leurs vies ? l'enfant s’enivrait, sa voix se faisait plaintive, demandeuse de réponse, et il reprit sans pouvoir retenir ses larmes. Durant leurs vies, même s'ils essaient de dominer leurs douleurs, à rechercher l'amour et l'harmonie, tout cela ne serait-il pas réduit à néant par la mort ? Pourquoi les humains naissent sur cette terre ? Alors que personne ne peux échapper à cette chose parfaite et éternelle que l'on appelle la mort..

Jizō.. Alors tu as oublié..

Oublié ? répéta l'enfant, troublé.

C'est..


Oh, veuillez m'excuser mon brave, je ne vous avais pas vu.

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Une bousculade l'avait douloureusement extirpé de ses songes. Il venait d'entrer en collision avec l'un des nombreux passants de la rue noire de monde qu'ils traversaient avec son accompagnatrice. L'homme qu'il avait malencontreusement percuté ne semblait vraiment pas apprécié l'étourderie du Prophète.

Même ! Il semblerait que celle-ci lui aurait même fait perdre un objet qui lui aurait été précieux, car il dégaina une arme étrange en menaçant d'emblée le Prophète et Eden qui l'accompagnait.


Bon, écoutez les gars, je suis fatigué, j’ai passé une longue nuit, alors je vais pas passer par quatre chemins. Soit vous me retrouvez ma bague maintenant, soit je vous éparpille façon puzzle. Et quand je dis maintenant, c’est dans, genre, 3 secondes grand maximum.

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Tous deux se braquèrent. Jizō se retourna lentement pour lui faire face, le visage premièrement impassible. Sans lui donner la moindre réponse, il installa une certaine pression entre eux. Son calme n'était pas à prendre pour de la passivité; il était exposé directement à son interlocuteur pour transmettre son esprit combatif, et surtout, aguerri, et ce jeune homme devait l'avoir remarqué. Le Prophète semblait prêt à réagir instantanément au moindre mouvement de celui qui le faisait face.

Pourtant, ses sourcils se froncèrent d'un coup lorsque son regard balaya l'arme tenue par le jeune effronté. Eden quant à elle avait déjà posée la main sur son arme et avait posé son pied d'appuis promptement sur le sol, prêt à en découdre avec ce blasphémateur qui ne respectait pas la grandeur de son gourou. Pourtant, le comportement du prophète changea brusquement, empêchant la jeune femme de porter la moindre offensive. Il s'agita ridiculement dans tous les sens, comme s'il était pris de panique, on cherchant frénétiquement la bague perdue sur le sol.

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Oh non, oh non, oh non.. Pardonnez-moi ! Pardonnez-moi ! dit-il en s'inclinant plusieurs fois avec vivacité face au jeune homme pour présenter ses excuses. Je ne la retrouve pas, je ne sais pas où est-ce qu'elle a pu passer ! Eden tu l'as vu toi ?! Peut-être ici.. Ou là bas.. Eh attendez ! dit-il en poursuivant un homme lambda qui passait par là.

Faisant totalement fi de celui qui venait de le menacer, il s'était mis à chercher la bague avec une ténacité tirant presque vers l'absurde comme poussé par la culpabilité et la peur de représailles. Soulevant des jarres, glissant sa main dans une trappe d’évacuation d'eau, interrogeant le premier passant qui venait à lui en s'agitant dans tous les sens..

Eden quant à elle, interpréta l'exubérance soudaine de son maître comme un cessez-le-feu, et se recula de quelques pas, la main pourtant toujours portée à son arme. Elle ne savait que trop faire, mais faisait confiance au jugement du Prophète et resta discrète, attendant la réaction du mécréant. La situation devenait de plus en plus étrange..

Qu'allait-il en être ?
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