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 Pres - Violence

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Tahani
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MessageSujet: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeMar 11 Juin - 6:07



Plus une femme était légère et plus elle attirait des gros lourds. Se répétant cette phrase dans sa tête, Violence commençait sérieusement à se remettre en question. Il ne demandait pourtant pas la lune, il n’était pas question de débattre sur les ponéglyphes ou sur la légitimité du gouvernement… Ce n’était qu’un simple échange, qu’une banale séduction alcoolisée, et pourtant, la conversation qu’il tenait présentement avec cette jeune serveuse, était aussi plate qu’une tâche d’huile.

Sa figure fermée traduisait un profond ennui. Lui, qui avait pourtant l’habitude de lancer d’énormes sourires, tirait une tronche d'enterrement. Non seulement les sujets abordés étaient de ceux que Violence n’appréciait pas spécialement, à savoir ses origines et son passé peu glorieux, mais en plus de cela, elle titillait, d’un air innocent, sa fierté du bout des doigts et se moquait un peu de ses origines. Non, mais pour qui elle se prenait au juste, cette gourdasse ?
― Donc si je comprends bien, tu viens d’Elbaf, c’est ça ? demanda-t-elle donc.
― Ouais, c’est bien ça, soupira Violence, lassé de lui raconter la même chose depuis déjà dix minutes. D’Elbaf, la terre des géants.
― Mais tu n’es pas un géant, si ?
― Bah non, j’suis pas un géant, j’suis un homme. Je pensais que ça se voyait pourtant.
― Alors tu ne viens pas d’Elbaf !
― Bon, j’viens de te dire que si. Tu m’écoutes ou… ?
― Seuls les géants viennent d’Elbaf, tout le monde le sait !
― Putain de merde, t’es bouchée ou quoi ?!
― T’es né où par exemple ?
― Gngngngn... marmonna-t-il en ravalant sa rage.
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La scène paraissait être une boucle temporelle qui se répétait à l’infinie. Violence s’était pourtant juré de se présenter sous son jour le plus agréable aujourd’hui, mais c’était bien trop pour lui. Surtout après la dernière question que la serveuse venait de lui poser.

Il reposa aussitôt son verre, d’un geste lâche, le laissant légèrement rouler sur le comptoir. Un crissement de dent vint clôturer cette désastreuse discussion. Malgré tous ses efforts, il n’avait pas la réponse à cette putain de question et c’était exactement pour ça qu’il détestait parler de ses origines. Une fois lancé dans ce genre de discussion, au bout d’un moment, on finissait toujours par la lui poser...

Violence apposa finalement ses lunettes sur son nez, et se leva, regardant son interlocutrice avec dépit, avant de disparaître au fond de la taverne pour ne plus jamais lui faire face. La serveuse lui avait alors renvoyé un coup d’œil gênée, comprenant qu’elle avait remué le couteau dans une plaie dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Elle avait été presque aussi maladroite qu’aurait pu l’être Violence dans une autre situation. Pour une fois que c’était l’inverse qui se passait… C’était peut-être le karma.

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Les autres prétendants regardèrent le blondinet quitter la salle d’un air enjoué. Ils ressemblaient à des enfants qui attendaient leur tour, sagement, pour l’attraction du siècle. Toute cette patience pour ça, ça n’en valait vraiment pas la peine. Ils allaient sans doute être déçus pensa-t-il alors pour se rassurer.

Il avait tout de même fini troublé, force était de le constater. En même temps, qu’est-ce que ça avait été nul. Nul à chier même. Sérieusement, depuis quand, lorsqu’on essayait de draguer, était-on obligé d’argumenter sur nos origines ? C’était complètement con ! Les conversations anodines qui se transformaient interrogatoire, c’était tout ce qu’avait toujours détesté Violence de toute façon.

Et avec cette fille, ça ne s’était pas seulement arrêté là qui plus est. Ah ça non ! Déjà qu'il passait pour un menteur, mais en plus de ça, l’opprobre avait même été jeté sur sa prétendue famille !
― Elbaf, la terre des géants, avait-elle entamé la première fois, ou le royaume des machos et des imbéciles. On m’en parlé, oui. Une veine en forme de croix était apparue au-dessus de son œil droit. Elle pulsait au rythme de son pouls. Pas très glorieux, hein…
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Ça se disait ça ? Franchement ? Non, pas vraiment hein ! Si ça avait été un homme, il n’en aurait pas fallu plus pour que son poing s’écrase dans sa gueule. Mais bon, là, en l’occurrence, c’était une femme et comme à son habitude, il avait tenu parole. Il le devait de toute façon.

Finalement, cette phrase, si désobligeante qu’elle était, et la question qu’elle lui avait posé sur sa naissance, ne furent pas sans éveiller une étrange sensation en Violence, des souvenirs qui apparaissaient comme des images floues ou des mots esseulés qui n'avaient aucun sens.

À l’instar de toute son existence, la mémoire de cet homme avait toujours été approximative. Et elle l’était d’autant plus lorsqu’il s’agissait de se rappeler de qui il était avant de se réveiller, entre l’eau de mer fraîche et les galets, secoué par des remous, au bord d’une plage. Au juger, à ce moment-là, il devait avoir 4, peut-être 5 ans à tout casser. Elle avait quand même bien duré cette putain d'amnésie infantile...

Une sensation gênante, causée par le manque total d’information qu’il avait à ce sujet, l’envahissait à chaque fois au moment de parler de ses mémoires d’enfance. Ce qui rendait, en fin de compte, l’activité presque impossible. Mais parfois tout de même, complètement alcoolisé, il lui arrivait de trouver le courage de se plonger dans sa propre histoire et d’aller affronter les terrifiants monstres de son passé.

Ça-y-est, ça recommençait ! Une petite crise existentielle ! À la bonne heure !

Alors qu’il regardait fixement un point dans la foule qui serpentait à travers la pièce, ses yeux ne virent plus distinctement, ses souvenirs vagues l’envahirent. Il était bourré et une marée de songes en profitait pour le submerger. Il fit alors à ce moment-là, ce que toute personne bourrée aurait logiquement fait : retracer toute l’intégralité de son existence, l’espace d’un très court instant, avant de dégueuler et de sombrer dans les limbes.

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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeMer 12 Juin - 4:45

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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeSam 15 Juin - 1:50


Tout semblait commencer à l’aube de cette fameuse journée de printemps, comme si ce jour était finalement celui de sa naissance.

Au loin, s’égosillaient quelques mouettes. Même en planant à quelques bonnes centaines de mètres, elles paraissaient vous gueuler dans les oreilles. Ces piaillements stridents étaient la première chose que Violence arrivait à remettre quand il avait à s’en rappeler.

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L’eau salée, les bruits, le soleil froid qui éblouissait, mais ne réchauffait pas… Les saluts matinaux de la nature avaient accouché un enfant à la sauvage.

Au sortir de ses rêves, les yeux étreints du jeune enfant s’ouvrirent sur l’horizon comme une fenêtre sur le grand vide, et le jetlag du naufragé fit directement ses premières œuvres : un puissant haut-le-cœur vint le parcourir et il se retint alors de ne pas vomir.


Le voyage semblait avoir été long, mais il ne s’en souvenait plus, et lorsque la faim et la soif le lui rappelèrent – ce qui arriva, somme toute logique, très rapidement –, il fut forcé de se lever et de traîner ses hardes trempées au pas de course. Le visage effrayé face à l’immensité du décor, il comprit alors que s’il espérait trouver quelque chose ou quelqu’un, il allait devoir pénétrer dans les profondeurs de l'île et s’aventurer en terres inconnues.  

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Des larmes de détresse ruisselaient le long de ses joues, un filet de morve coulait de sa narine, tandis qu’il criait à pleins poumons, plus fort que les bruissements sourds qui s'échappaient de part et d'autre de la brousse, pour se faire entendre.

Malheureusement, ses gémissements n’alertèrent pas ce qu’il escomptait. À vrai dire, il ne savait même pas ce qu’il cherchait, mais lorsqu’il se retrouva nez à nez avec un immense carcajou affamé qui avait été attiré par ses hurlements, il sut alors qu’il ne cherchait pas ça.

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C'était à un sacré morceau de bestiole qui lui faisait face… Au motif qu'elle devait mesurer environ 7 mètres de long, 4 mètres de haut et posséder des crocs de la taille de l'enfant, il y avait réellement de quoi flipper. C’est donc ce qu’il fit.

Il recula et recula encore, trop effrayé par l’imposant gabarit de l’animal, jusqu’à finir par trébucher en arrière, le pied crocheté par une racine qui traînait. Au sol et incapable de faire autre chose, le petit tenta désespérément de faire le mort. Toutefois, sa peur le trahissait, son corps tout entier frissonnait d'effroi et les prédateurs étaient, en général, attentifs aux moindres signes de faiblesse.

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Soudain, alors que le gros glouton se rapprochait de sa proie, une ombre plana subitement au-dessus d'eux et en l'espace d'un instant, une hache immense, lancée à pleine vitesse, vint s'écraser sur la carcasse de l'animal. Elle fut aussitôt découpée en deux par le choc !

Le gamin eut à peine le temps de lever la tête que deux grands yeux globuleux le fixaient déjà. Un colosse, en armure de combat, était accroupi en face de lui. Il le scrutait d'un œil interrogatif en serrant les dents.

C'était un petit garçon. Lui, un géant. Et chacun de leur côté, ils apercevaient quelque chose qu'ils n'avaient vus de leur vie. Il y avait de quoi rester scotché pendant quelques minutes, en effet.

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― Allons bon. Tu es quoi, toi ? demanda le héros, du haut de ses quinze mètres, en observant Violence, cette petite chose, comme une curiosité. Sa voix rocailleuse fit bouger les feuilles dans les arbres.
― Do... do... Man... Manger... répondit alors l'enfant, avant de tomber par terre sans prévenir. Bien trop d'émotions l'avaient traversé lors de cette matinée, il était temps pour lui de replonger dans les profondeurs de son subconscient.
Quelle journée de merde ce fut pour lui. Indéniablement. De toute façon, Violence avait toujours tendance à se remémorer les mauvais souvenirs avant les bons. Peut-être était-il programmé comme ça ; peut-être était-ce dans l’ordre des choses, après tout…

Quand bien même. Passé cet épisode quelque peu troublant de découverte mutuelle et après un long temps de réflexion, l’immense guerrier attrapa la dépouille inconsciente du naufragé et décida de l’apporter au village pour savoir ce qu’ils allaient en faire. Transperçant la brousse à grandes enjambées, il tenait l’enfant entre ses énormes pognes poilues avec une délicatesse encore novice. Son corps se contrebalançait de gauche à droite tel un éléphant maladroit qui se dandinait.

Arrivé à l’orée de la cité, il se posa quelques secondes contre un arbre pour penser à tout ce qui s’était passé et à tout ce qui allait se passer… Cette rencontre n’était pas insignifiante, les dieux avaient vraisemblablement décidé de mettre ce bout d’humain sur sa route et plus il l’observait, plus il se sentait investi d’une mission. Maintenant, restait à savoir laquelle.


La pause fut longue, assez pour permettre à l’un de ses confrères de l'apercevoir, de se questionner à son sujet, et de s’avancer vers lui, intrigué par son comportement inhabituel. Le guerrier leva la tête, voyant son ami approcher, et serra aussitôt les mains pour cacher sa trouvaille… ce qui piqua son compère.

Leurs regards s’entrecroisèrent comme des fers battus. Et la suspicion affronta la suspicion.
― Gymir. Montre-moi ce que tu as dans les mains, lança le premier géant en pointant du bout de sa lame, le contenu de ce que renfermaient les mains de son vis-à-vis.
― Quelles mains ?
― Les tiennes, par Ragnarök. De quelles autres voudrais-tu que je parle ?
― Bah… des tiennes par exemple. Tu m’as l’air suspect, toi aussi. Tu as sûrement quelque chose à cacher. Montre-moi ce que tu as dans les mains d’abord. Peut-être que je ne te dénoncerais pas.  
― Comme à ton habitude, tu retournes la situation. Et en vain, parce que je lis en toi comme dans un livre ouvert. Ecoute, Gymir, je suis ton pote, nous avons combattu ensemble, je t'ai vu dans tous tes états. Si t'as encore perdu ta chevalière de commandement après la biture d'hier soir et que tu essayes de trouver un objet qui y ressemble, je garderai ça pour moi, mais tu n’es pas sans savoir qu’un vrai guerrier d’Elbaf assume ses actes.
― Raaaah ! Tu fais chier, Sürt. T’es vraiment dur en affaire, hein. En plus, tu sais très bien que ça fait plus de 30 ans que je peux plus l'enfiler cette foutue bague. Pas que j'ai pas envie, hein, mais au bout d'un moment, on arrête de se mentir à soi-même... Il marqua une courte pause en se ressassant les tentatives désespérées et la triste conclusion qu'il avait dû en retirer : il avait grossi jusqu'au bout des doigts. Non, là, c'est un truc vraiment intriguant. Je crois que je n’en ai jamais vu de ma fichtre vie. Regarde-moi ça. Mais discret.
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Gymir se rapprocha alors doucement de Sürt. Ses gestes étaient empreints d’une indélicate confidentialité, comme s’il mimait un rôle qu’il n’avait encore jamais joué. Les guerriers d’Elbaf étaient les chantres du bordel, les professionnels du remue-ménage, des personnages épiques qui faisaient parler d’eux par leurs tailles et leurs attitudes inconvenantes ! L’exercice de la discrétion était donc difficile. Mais ils s’y adonnèrent tant bien que mal.

Desserrant lentement son étreinte, le géant présenta le petit garçon à son ami : c’était un trésor qu’il ne fallait surtout pas montrer aux autres. Sürt recula d’un pas en le voyant.
― Un humain ?! s’écria Sürt, en se mettant la main devant la bouche. Il avait conscience que sa voix portait et qu’il ne fallait pas ameuter le reste des troupes… Aussi feutra-t-il la fin de sa phrase, regardant autour de lui pour vérifier s’il n’avait pas commis de gaffes.
― Je crois bien, répondit Gymir, avec dépit.
― Mais… que vas-tu en faire ? Ses mots n’avaient jamais été aussi bas. Chuchoter était pour lui, un véritable exploit.
― Comme si j’en avais la moindre fichtre idée, Sürt… lâcha-t-il, pensif.


― Ne me dis pas que tu comptes le garder ?!
― Hein ? Moi ?! s’écria Gymir, feignant d’être outré par une telle déduction. Non mais enfin, bien sûr que non ! Ses yeux se levèrent, comme pour cacher un mensonge grotesque.
― C’est bien ce que je me disais. Tu comptes le garder. Par Ragnarök, Gymir, je me demande pourquoi cette décision ne m’étonne pas, éclata Sürt. Quelle histoire. De tout Elbaf, Gymir était sans aucun doute le plus inapte à élever qui que ce soit. Pauvre gosse pensa-t-il en regardant son compère se réjouir de sa trouvaille. J’espère juste qu’il ne finira pas comme toi.

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― Gngngngn… grogna Gymir. Je ne sais pas, je sens qu’il y a quelque chose de plus fort que moi qui me demande de m’en occuper… C’est dur à expliquer, mais… Quand je l’ai vu comme ça, sans défense, je me…
― Te fatigue pas, mon gros, le coupa Sürt. J’ai toujours su que tu cachais une douce mère au fond de toi. Tu sais, ta grande sensibilité n'a jamais trompé personne ici ! Il suffit de voir comment tu te bats de toute façon. Gyahahahahahahah ! s’esclaffa-t-il enfin, en tapant sur l'épaule de son frère d'arme. Qu'est-ce qu'ils aimaient se chambrer n'empêche, ces géants.


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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeDim 16 Juin - 2:22


Sürt l’avait annoncé. Gymir éleva ce petit garçon comme s’il s’agissait de sa propre descendance, en lui inculquant les valeurs d’Elbaf ― et en profitant pour lui glisser quelques secrets, malices et autres filouteries. Malheureusement, le petit n’était pas un géant et il se heurta très tôt aux écarts qui le séparaient de ces grands êtres. À vivre sur une échelle différente, cela l’empêchait bien souvent d’être en phase avec les personnes qu’il côtoyait ― Gymir inclu. Car même s’il débordait d’énergie, il était pourtant si fragile et accomplir la moindre action dans ce monde démesuré relevait à chaque fois de l’exploit.

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Alors certes, il ne lâchait rien, jamais et en cela, il semblait avoir réellement hérité de la pugnacité des guerriers d’Elbaf, mais il ne fallait pas se leurrer pour autant : par-delà toutes les considérations possibles, sa condition physique d’être humain demeurait.

Conséquence logique : les railleries allèrent bon train le concernant, lui, ce petit personnage absurde, et ce fut particulièrement insistant de la part des autres enfants. Ces mômes voyaient d’un œil mauvais l’intrusion de cette fourmi dans leur terrain de jeu.


Son père adoptif s’attrista de ses échecs, autant physiques que sociaux, les prenant assez personnellement. Il les attribuait à des manquements de sa part. Allant même jusqu’à consulter les anciens du village et implorer la miséricorde des dieux, il fit tout ce qui était en son pouvoir pour pousser son poulain. Il était capable de devenir un véritable habitant d’Elbaf, Gymir y croyait dur comme fer.  

Toutefois avait-il réellement besoin de se faire du mouron pour cela ? En vérité, pas vraiment. Car ce petit lui réservait encore bien des surprises. Mais bon, il était comme ça ce géant. Sürt l’avait – encore – annoncé : c’était un papa poule.

Un beau jour, alors que le jeune blondinet commençait à prendre ses marques tant bien que mal, il se passa quelque chose de fou, quelque chose qui fit changer à tout jamais la vision du village à son sujet.

Violence était devenu une jeune puce assoiffée d’aventure et de découverte, qui ne tenait pas en place et qui aimait se perdre dans l’immensité de l’île. Une si petite chose lâchée dans la nature était forcément synonyme de risque et de danger aux yeux de Gymir, qui tentait tout le temps, en vain, de le rattraper.

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La scène était toujours la même, bizarrement : dès que Violence s’éloignait trop de la maison, Gymir allait alors le chercher en se retroussant les manches et en fronçant les sourcils. Ce qui faisait, finalement, que les deux se lançaient très fréquemment dans des courses-poursuites déchainées à travers la brousse ― courses-poursuites qui amusaient plus le poursuivi que le poursuivant, et c’était peu de le dire.

Sauf que cette fameuse journée ne se déroula pas comme prévue et la course-poursuite habituelle dans laquelle il s’était lancé, termina sur une toute autre scène que celle Gymir avait imaginé.

Après plusieurs longues minutes de course effrénée, il arriva, essoufflé, à l’entrée d’une clairière et aperçut au loin son petit protégé… en assez mauvaise compagnie. La bande de pète-burnes habituelle s’était amusée à lui bloquer le chemin, l’un d’eux avait même commencé à l’attraper pour jouer avec. Vraisemblablement, ils aimaient bien se faire des passes avec lui.

Seulement, cette fois-ci, le gamin refusa de se faire agripper comme une vulgaire besace et – sans doute était-ce la fois de trop – rentra dans une colère monstre, mêlant pleurs et hargne. Il se débattit, donnant coup de pieds et coup de poings dans les grosses paluches de ses détracteurs, mais il s’excitait dans le vent. Il ne faisait pas le poids face à eux. Il fallait se rendre à l’évidence.

― TE LAISSE PAS FAIRE, MON GAILLARD ! DÉFONCE-LEUR LA GUEULE ! L’encouragement tonitruant résonna à travers l’étendue de la plaine. Violence se tourna vers la localisation de la voix et aperçut Gymir, sourire aux lèvres, lever les bras en signe de soutien. TU PEUX LE FAIRE ! TU EN ES CAPABLE ! ALLEZ ! Il n’y avait rien de plus exaltant que les encouragements d’un père dans une baston entre gamins.
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En écoutant ces paroles, une force jusqu’ici insoupçonnée prit possession du corps de Violence ; elle l’enivra, le galvanisa, et sembla même le porter. C’était comme si cette puissance qui sommeillait en lui, avait attendu ce moment précis pour apparaître. Elle se mit à jaillir à profusion, libérant une immense vibration qui alla secouer la forêt tout entière.

Le prochain coup qu’il administra à son adversaire fut autrement plus impactant. La main du petit humain, lancée dans un énième mouvement, repoussa violemment celle du petit géant et dans un geste incontrôlé de l’épaule, son corps tout entier bascula en arrière. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il projeta une nouvelle fois l’élan de colère qui résidait dans son poing et cette fois-ci, il le frappa de plein fouet.

La grosse vermine fut expulsée hors du décor et alla s'écraser dans la forêt, après avoir pulvérisé les quelques arbres qui étaient en travers de sa route. Le coup l'avait propulsé à plusieurs dizaines de mètres.

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Qu'est-ce qui venait de se passer au juste ? Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Un humain, à fortiori, un gamin, venait de terrasser un géant en à peine deux coups. Tout le monde resta bouche bée. Les yeux de Gymir parurent sortir de leurs orbites. Il s’attendait à beaucoup de choses, après tout c’était un doux rêveur, mais pas vraiment à… ça.  

Ce petit avait donc vraiment du géant en lui. Gymir avait eu raison de miser dessus. Alors qu’il accourrait justement vers son enfant, empli d'une joie indescriptible, le guerrier fut toutefois coupé dans son délire par une question que lui adressa Violence.
― Papa, pourquoi tu pleures ?
― Moi ? Pleurer ? Idiot va ! Un guerrier ne pleure jamais ! répondit-il alors, en tentant d'essuyer les quelques larmes qui avaient perlé aux coins de ses yeux. Je suis juste fier de toi, c'est tout... On était à Elbaf après tout. Qui donc, sur cette île, aurait assumé une telle sensibilité ?
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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeMer 19 Juin - 15:59



   
Description générale



Violence est une contradiction sur pattes. Chacun de ses attributs est contrebalancé par un autre qui lui est diamétralement opposé, comme le yin et le yang. Alors, oui, c'est une loi qui semble régir beaucoup de gens, ne le nions pas… Il n’empêche que chez lui, c’est quand même un truc assez frappant.

En le regardant agir, il parait vivre dans plusieurs réalités différentes : tantôt très pragmatique, tantôt si rêveur ; tantôt primitif, tantôt distingué ; tantôt détaché, tantôt passionné… On l’aura compris, celui qui souhaitait au départ s’appeler « Shift » ― avant qu’on ne finisse par le caractériser par ce qu’il était vraiment ― s’avère être quelqu'un de paradoxal. Et c’est peu de le dire, car d’un côté, il vit au jour le jour dans le délabrement le plus total, tandis que d’un autre, il essaye d’entretenir une certaine touche d’élégance, voire de romanesque, dans sa manière d'être et surtout, de paraître.

Nous en parlerons davantage plus tard de toute façon, mais bon, il faut se le dire tout de même : ce « chic » avec lequel il se présente est tout sauf un talent inné. Il est le résultat d’un énorme travail de présentation auquel il s’est adonné pendant plusieurs longues années. Et s’il alimente aussi bien son charme, c’est pour une raison bien particulière. Il s'est vite aperçu que dans ce monde, pour tirer son épingle du jeu, il fallait déjà avoir une épingle... Alors un jour, cette épingle, il l’a accroché à sa cravate. Les choses sont ce qu’elles sont, n’est-ce pas ? Il faut savoir se donner les moyens de réussir et ça passe d'abord en faisant bonne impression dès les premières occasions.

Il est donc important de comprendre ici que même si son style de vie semble être d'une dégueulasserie sans nom, il se dégage parfois de lui un puissant charisme dont il sait jouer en temps voulus.

Le castagneur d'Elbaf est, au demeurant, quelqu'un d'entier. Il s'agit du genre de gars qui préfère tout avoir ou ne rien posséder du tout plutôt que de ne disposer que d'un ensemble incomplet de choses. À l'entendre, autant miser toute l'étendue de sa vie dans un jeu de hasard et perdre comme un con plutôt que de souffrir des remords de n'avoir rien tenté durant le restant de son existence.

Son style de vie est structuré par cette philosophie. C'est un turfiste dans l'âme, un parieur impénitent, et au-delà de ça, sa relation avec l'argent est toute particulière. D'ailleurs, les gens qui le côtoient le remarquent bien assez tôt : les sous sont pour lui des amis très précieux, mais également des ennemis redoutables. Paradoxal, comme d’habitude. Sa faculté à les gagner très rapidement et à les perdre encore plus vite, lui a bien valu quelques insultes bien grasses. En même temps, ses procédés sont parfois quelque peu discutables...

Toutefois, cette pingrerie se retrouve sous plein d’autres formes chez lui. Beaucoup de gens s'amusent à dire que le temps, c'est de l'argent ; pour Violence, cette maxime vaut ce qu'elle vaut ― elle n’est pas si vraie, mais ce n’est pas la plus bête non plus. Partant de là, il s'évertue à toujours profiter du moment présent, à dévorer chaque instant que la vie lui offre et à exploiter tous les plaisirs qui lui sont offerts. Pirate s’il en est, il écoute en permanence son cœur et ses envies.

Et c'est justement parce qu'il tente tout ce qu'il lui plaît, qu'il se démarque clairement du commun des mortels, notamment lorsqu'il est question de jacasser. Pour lui, le temps est précieux, on l’a dit, et il ne faut pas le perdre en se penchant sur des débats inutiles. La langue de bois et le baratin, hein ? Ça dégage. Ce qu'il faut, c'est aller à l'essentiel directement, alors c'est avec un langage cru et un tact inexistant qu'il s'adresse aux autres. N'en déplaise à ses interlocuteurs…

Et là, encore une fois, une incohérence se montre à l’horizon : lui, qui n'aime pas parler pour ne rien dire, est plutôt doué pour faire preuve d'éloquence et cultive l'art de la punchline, de la petite phrase qui fera mouche.

Son apparence soignée n'est donc pas son seul et unique atout pour plaire. Eh non !

Séduire, pour lui, c’est beaucoup plus qu'un simple jeu : c’est un art, c’est une arme, c’est un mouvement, c’est une passion ! Depuis son plus jeune âge, il a dû se confronter à la taille immense des géants d’Elbaf et développer petit à petit quelque chose qui était à leur hauteur… Ils ont des égos aussi gros que leur corps, ces grandes bestioles, et ils sont aussi têtus que leur tête est dure ! Il a fallu avoir les épaules pour réussir à les persuader de quelque chose. Ainsi, désormais habitué à tout type de client, Violence saisit la moindre occasion qui se présente à lui pour retourner le cerveau de son vis-à-vis. Il lui suffit juste de trouver les bons mots, en fin de compte.

On vous l’accorde, c’est une rhétorique d’escroc. D’accord. Mais quitte à être un escroc, autant être un escroc qui se démarque ! N’est-ce pas ?

Bon, avec lui, ce n’est pas toujours dans le bon sens du terme qu’il se démarque, malheureusement... Il y a encore plusieurs concepts qu'il ne connaît pas, et sur lesquels il serait vraiment temps de se pencher, à commencer par réfléchir à la postériorité de ses actes.

La contenance de cet homme est désastreuse. Et les gens ne se font pas prier pour le lui démontrer. Partout où se rend Violence, les rixes s'accumulent donc forcément, il y a de la casse.

Il est doué pour se faire voir, se faire insulter et déclencher des énormes bastons, c’est indéniable. Est-ce un talent ? Est-ce une tare ? Tout est une question de point de vue, me direz-vous. Il n’empêche qu’en lisant à travers tout cela, on remarque que cela trahit finalement un gros trait de sa personnalité. Violence est une personne exubérante et extravagante, qui aime le grandiose ! Si bien qu'à chaque fois qu'il fait quelque chose, il fait dans la disproportion absolue. Le pire dans tout cela, c’est qu’avec lui, trop en faire, ça signifie, assez curieusement, s’asseoir sur la minutie et la discrétion. Comprendra qui pourra, mais ça montre un tant soit peu l’étendue du bonhomme…

Il faut dire qu'il ne se donne aucun mal pour assurer sa discrétion. Même s'il n'est pas un grand amateur de bavardages, il ne fait pas partie de ceux qui se taisent lorsqu'un fait avec lequel il n'est pas en accord se déroule sous ses yeux. On aurait pu s’en douter. Au fond de lui, il y a un géant d’Elbaf qui s’exprime, et un géant d’Elbaf ne se laisse pas marcher sur les pieds. Jamais ! Quand on va à l’encontre de ses principes, quand on fait ou dit un truc qui ne lui plaît pas, ça ne passe pas. Violence, en bon héritier de l’île des géants, est une putain de grande gueule ainsi qu’un casse-couille invétéré.

Et dans ce monde, on sait ce que ça donne. La franchise attire les emmerdes, les emmerdes attirent les bastons… C’est donc pour ça que Violence nage dedans depuis qu’il est tout petit.

Non content d’être un galérien endurci, Shift est aussi un tabacomane patenté. C’est très simple : impossible de croiser ce type sans une clope pendue au bec. Bien sûr, il a conscience que cette merde causera sa perte un jour ou l'autre, tout le monde le sait, mais c’est comme ça, il ne peut pas s'en passer. Un point, c’est tout. C’est triste à dire, mais la nicotine lui est en fait un outil indispensable, car elle détermine jusqu'à la nature même de son comportement. Le Violence qui a fumé sa tige et celui qui ne l'a pas encore fait, sont des personnes complètement différentes.

Ses nerfs s'apaisent comme par magie lorsque ces toxines envahissent ses poumons et dans ces conditions, il est capable de faire face aux problèmes en gardant la tête froide. En revanche, quand il n'a pas pris son shoot de tabac, qu'il n'est que l'ombre de lui-même, il est très soupe au lait... Comme guidé par les instincts ancestraux du camé en campagne, ce blondinet est prêt à tout pour combler son manque et obtenir une jolie petite sucette à cancer. À tout.

Toujours est-il qu'il sait se servir ce fléau pour aller de l'avant, au-devant des rencontres. Après tout, gratter des clopes n’est-elle pas la technique de socialisation la plus connue depuis le Siècle Perdu ? À étudier. En tout cas, il demeure quelqu'un d'assez chaleureux qui n'hésite pas à se mélanger et à partager des moments arrachés à l'éternel, le temps de s'en griller une.

En utilisant la condamnation qu’est son addiction comme un moyen de se faciliter la vie, voire de l'embellir, aussi courte soit-elle, il nous montre finalement à quel point il est l'allégorie de la longue blague pas drôle. Merci Violence. C’est sympa.

Tiens, pour parler de plaisanterie, en voici une autre : lui, qui, en s'en vantant souvent, tente de tenir en état l'honorariat des guerriers d'Elbaf, n'en est pas un réel natif. Contrairement à ses anciens compagnons géants, il ne fait pas partie de ceux qui imposeront du fait de leur taille, ni même de leur musculature herculéenne. Il n’est qu’un homme et loin d’être un gringalet souffreteux, il n’est pas une masse pour autant. Disons tout bonnement que pour un être de son espèce, il est dans la moyenne.

Et ça semble ne pas le déranger du tout, vu qu'il n'a jamais fait aucun effort pour se distinguer physiquement de ses semblables et qu'il n'a pas pratiqué un seul entraînement depuis sa naissance. L’exercice physique est d’un ennui sans nom à ses yeux. Voyez-vous, la régularité lui fait défaut et il est complètement allergique à la discipline. Rares sont les sujets qui l'intéressent au point de l’emmener à se soumettre à des règles.

Force est de le constater, il est l'impertinence incarnée. Son quotidien rythmé par les grosses bouffes, les bastons générales, les bitures, les jeux d'argent et les femmes, entre autres, en est déjà criant de vérité.

Lorsqu'il s'agit de s'amuser, ce n’est effectivement pas le dernier, cependant, pour ce qui est des responsabilités, c'est une toute autre histoire. On l’a dit : les règles, la hiérarchie, l’organisation, toutes ces conneries lui tapent sur les nerfs. L’appel du devoir sonne à ses oreilles comme un vieux bruit harassant qui perce les tympans.

En vérité, il y a un petit enfant qui se cache au fond de lui et qui se bouche les oreilles quand on essaye de lui faire croire quelque chose qui entraverait sa liberté. Car avant tout, c'est un baroudeur ; un aventurier comme on en fait peu ! Son rêve passe par le voyage, par l’initiation, par la découverte, alors comme tout bon pirate, il est incapable de prendre racine quelque part.

Toutefois, nous ne nierons pas que sa turbulence y est pour beaucoup également. Généralement, il n’est pas le seul à ne pas vouloir rester dans un endroit, et on a vite fait de le virer à grands coups de pied dans le derche.

Comme évoqué plus haut, cet enfoiré est, en faisant fi de son attitude disgracieuse et de son caractère bien trempé, quelqu'un d'assez sympathique. Il est un animal au milieu des hommes, très bien, ça se voit comme un nez au milieu de la figure, mais sa capacité à se sociabiliser et à distraire la compagnie est tout-à-fait surprenante. Il faut sans doute le voir pour le croire : mais c’est un super nakama !

Ni trop grégaire, ni trop solitaire, il est ce bon vivant qui sait apprécier la rigolade et la franche camaraderie quand elles ne sont pas forcées. Quand, en revanche, il faut se donner du mal pour s'entendre avec quelqu'un, il a vite fait de s'affranchir des efforts à faire et s'éloigne alors sans perdre de temps dans des explications inutiles.

Il est plus doué pour entretenir l'inimitié à son sujet que pour perpétuer ses amitiés. C’est un fait.

Bon, on parle d'amis, des compagnons de route, c'est bien beau... Qu'en est-il des amours ? La fameuse question à un million de berrys. N'allons pas jusqu'à dire qu'il est un bourreau des cœurs, mais peu s'en faut. En fait, il est à une maladresse près d’en être un. Plus haut, nous abordions ses prédispositions à la séduction, autant les étaler maintenant et parler drague.

Monsieur Jefferson aime les femmes et il a ce petit je-ne-sais-quoi dans les yeux qui leur plaît... jusqu'au moment où il ouvre la bouche. Assez tristement pour lui, ses capacités de séduction à l'oral se heurtent à sa conception un peu sexiste du rapport homme-femme, qui passe parfois mal avec certaines courtisées. Sans toutefois être un gros machiste, comme les géants d'Elbaf – oui, ça dénonce ici ; il arrête son jugement à des préconçus typiques, bien phallocentrés, tels que l'infériorité physique de la femme, leur instinct maternel ou leur prétendue sensibilité accrue. Son éducation sans mère y est sans doute pour quelque chose. Un peu de psychanalyse ne fait pas de mal ! Et pour filtrer le positif de ce défaut, cela lui a, au moins, permis de faire un vœu de non-violence envers les femmes, qu'il respecte encore et toujours jusqu'à présent.

Cette promesse qu'il s'est faite à lui-même influe sur ses décisions, au point qu'il en aille jusqu'à souiller l'honneur des guerriers de sa patrie.

Car par-dessus tout, il est un homme de principe et d'honneur. Être fidèle à lui-même et à ses valeurs est sûrement le seul et unique précepte qu’il respecte strictement, malgré son idéologie libertaire. L'honneur, alors... Une bien vaste chose. Qu'est-ce que ça pourrait bien être ce truc au juste ? On entend ce mot de partout, de nos jours, ça sert désigner tout et n'importe quoi... Chacun visualise son propre honneur, finalement. Pour le principal intéressé, avoir de l'honneur, c'est se rendre hommage à soi-même, suivre ses engagements, se battre pour ses rêves et surtout respecter ceux qui en ont.

L'ambition est une chose qui le fascine. Il sait que c'est ce qui porte notre futur. Pour en avoir à foison, il en a pertinemment conscience. Partant de ce principe, il n'a aucun mal à reconnaître un homme d'avenir quand il en voit un.

Ce qui nous amène à parler d’un autre sujet, maintenant : le leadership. Violence est-il un capitaine ? En a-t-il l’étoffe ? Chez lui, à première vue, ce n'est pas ce qui saute aux yeux. Ce qu'on remarque directement, en revanche, c'est le panache éblouissant qui se dégage de lui. Il ne sait pas gérer une équipe, mais il a la classe, ce n’est rien de le dire ! Est-ce que ce n’est qu’une maigre compensation ? Peut-être, sans doute même. En attendant, son style vestimentaire a été dressé avec soin, exigence et exactitude. Chaque pièce de sa garde-robe est unique et triée sur le volet. Son inclinaison pour le luxe et ses goûts maîtrisés en matière d'habillement, s'opposent étonnement à ses manières rustres et son immaturité. La plupart des vendeurs à qui il a affaire au moment de ses achats restent pantois face à un tel savoir sur le sujet, surtout venant d'un homme aussi peu raffiné que lui.

On dit de lui qu'il est toujours tiré à quatre épingles et bizarrement, il n'a rien pour contredire ces paroles, puisque tous ses ensembles sont des costumes à trois pièces. Niveau sape, le diable est dans les détails, c'est pourquoi il leur porte une attention toute particulière : boutons de manchettes ; pinces et épingles à cravates ; pointes et barrettes de col ; chevalières ; matières tape-à-l’œil ; mocassins à pampilles ; derbys cirés ; vestes à revers vernis ; lunettes de soleil à verre semi-teintés... La liste est encore longue ! Et la facture, n’en parlons pas, s’il-vous plaît.

Toutefois, détrompez-vous, il est l'ennemi du « trop », du harnachement, du kitsch, qui conduirait au ridicule. Alors il s’habille bien, soit, mais les couleurs de ses habits sont relativement restreintes. Elles varient donc entre le blanc, le noir, le gris, le bleu marine et de très rares fois, le marron. Rien de très folklorique en somme. Parfois, tout de même, il vire dans le clair, mais attention, c’est très rare.

Violence sait écouter ses goûts, il en a de très fins, mais il y a une autre chose en laquelle il a une totale confiance. Ce sont ses intuitions. Il les suit aveuglément, persuadé d’être guidé par l’étoile de la déesse mère. Et ce, au point que ça en devienne parfois effrayant, car même tous les arguments nécessaires ne sont parfois pas suffisants pour le faire changer d'avis. S’il est dans son truc, il n’en démordra pour aucune raison, soyez-en assurés.

Ce trop-plein de suffisance le pousse à vouloir tout faire pour ne pas avoir à s'excuser.

Dommage qu'il soit le roi du plan foireux ! Et si ses plans capotent, c'est bien parce qu'il fait preuve d'une confiance excessive en lui et qu'il ne prend pas suffisamment de recul. Professionnel de la casse et du bordel, comme à son habitude.

En parallèle de cette assurance, s'est également développé chez lui une forme de courage, tendant dangereusement vers la témérité abrutie du guerrier. Jamais il ne perdra la face contre quelqu'un de plus fort que lui, c'est une certitude, quitte à ce que la mort vienne arbitrer la rencontre… Ça a tout de même le mérite de susciter l'admiration de certains idiots ― il faut au moins quelques avantages à une telle attitude, tout de même !

En plus, cette inébranlable hardiesse qui l'anime semble se manifester à travers d'autres pans de sa personnalité, notamment dans son aptitude à garder la tête haute et à faire montre d'un optimisme tenace, même après une défaite cuisante.

Paniquer est un mot qu'il ne connaît pas. Après, faire paniquer les autres, pourquoi pas, hein. Il aime faire dans la provoc, allumer les mèches, et ça, vraiment, ça n'est pas anodin. Ça ne l’est jamais.

Vous l'aurez compris. Vivre simplement avec lui est tout bonnement impossible.

En le côtoyant, autant on a vite fait de se demander comment tant de génie peut émaner de quelqu'un, autant on tend encore plus facilement à se demander comment il fait pour être aussi con...

En définitive, lorsque ses vêtements tombent, déchirés, calcinés, on s’aperçoit de l'état de son corps et on remarque alors très vite à quel point il est casse-cou. Des petites brûlures de cigarettes, des stigmates et des longues entailles marquent sa peau, du haut de son torse jusqu'au bas de ses hanches. Les nombreuses cicatrices dissonent avec l'attention qu'il porte à son apparence. C’est pour ça qu’il n’aime pas montrer de trop des parties de son corps dénudées et qu’il ne porte que des habits longs.

Enfin, quoiqu’on en dise, ça fait partie des dommages collatéraux quand on mène une existence aussi insensée que la sienne. Il faut l’accepter, hein. C’est juste de ça dont il s’agit.

Pour conclure ?
La mer a de quoi flipper. Elbaf aura de quoi être fier. Qu'on l'aime ou pas, une chose est sûre en tout cas : c'est qu'on le remet !
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Tahani
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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeMer 26 Juin - 14:58




Après l’épisode de la clairière, Elbaf ne regarda plus jamais Violence du même œil : les enfants ne le faisaient plus chier et cherchaient même à devenir ses amis ; les grands guerriers le saluaient avec le sourire ; Gymir n’était plus ce « géant honteux qui avait osé élever un enfant humain », mais ce « fier guerrier qui avait su voir la puissance des géants dans un petit corps chétif » ; certains anciens projetaient même d’accorder une chance à Violence de participer au rituel d’initiation des guerriers à ses vingt ans.

Le respect lui fut finalement accordé. Tout le monde comprit que son « pouvoir » était une force qui faisait de lui quelqu’un d’exceptionnel et qu’en cette qualité d’exception, ce jeune garçon avait même de quoi surpasser tous les autres habitants. Tout le monde, mais surtout Violence.

Alors, petit à petit, en copiant les sales manies de son père adoptif, puis en les exacerbant, ce garnement commença à en profiter et à accumuler les conneries. Arnaquer les uns et les autres, voler, insulter inutilement, se bastonner sans cesse, tout casser, furent les maîtres mots de son quotidien. Après tout, chercher ses limites était le comble même de l’adolescence, non ? Le problème avec ça, c’est que Violence les chercha longtemps, très longtemps, et alla loin dans ses recherches, trop loin.

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De ses sept ans à ses vingt-et-un ans, soit durant quatorze années, sa crise identitaire ne s’arrêta pas, elle s’auto-alimenta et se fortifia au fur et à mesure des exactions commises. Comme une longue et lente spirale, comme un putain de cercle vicieux, rien ne fut en mesure d’y couper court. Il avait beau être quelqu'un de sympathique dans la vie de tous les jours, une fois ses instincts d’humain éveillés, il devenait un vrai petit diable, capable du pire.

Et non content de se transformer petit à petit en fléau d’Elbaf, il entraîna avec lui toute la ribambelle de garnements jobards qui l’embêtaient gamin. Ils grandirent avec lui en le suivant aveuglément, sans que Violence, qui avait acquis ce « surnom » en contrepartie du refus d’accès au rang de guerrier, n’endosse officiellement un quelconque rôle de leader. Entre eux, c’était comme s’il y avait eu une sorte d’accord tacite, régi par la loi du plus fort.

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Gymir dans tout ça ? Bof. Il était déçu de ne pas voir son fils devenir un fier guerrier d’Elbaf, mais au fond, en voyant l’étendue des conneries qu’il faisait, il était plutôt fier – même s’il ne le criait pas sur tous les toits, bien évidemment. Et puis, il avait bien conscience que ces rites et ces coutumes n'étaient rien d'autre que des traditions débiles, il était l'un des premiers à chier dessus au final. Il avait confiance en son protégé et il était persuadé que si un jour une menace pointait le bout de son nez, Violence allait être le premier à défendre ses frères et sœurs, et à se lancer dans le combat, corps et âme.

Mais bon, la vie est une bien drôle de connasse. Elle aime nous bercer d’illusion, nous faire croire que tout va bien, que tout ira bien, et d’un seul coup, elle nous balance contre un mur. Il fallait être con, comme Gymir, pour oser penser que rien ne pouvait leur arriver.

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Un matin, un galion, beau et fort, amarra sur les côtes d’Elbaf. La plupart des géants qui étaient présents sur les plages au moment où ce navire lança son ancre, s’émerveillèrent du spectacle. Ils avaient l’habitude de voir des bateaux se poser sur leurs rivages, après tout, leur île était située à un point stratégique du Nouveau Monde, mais des comme ça… Jamais.

Ses trois mâts affichaient de fières voiles noires qui dépassaient de loin la taille des géants, et au-dessus de la vigie, flottait un immense Jolly Roger. Une tête de mort, surplombant une multitude de flèches stylisées partant dans toutes les directions… Des cris en pagaille s’échappaient du ponton, tandis que des gens plongeaient déjà à la mer, sabres et mousquets aux mains.

Bon, apparemment, c’étaient des pirates. Mais les guerriers d’Elbaf adoraient les pirates ! Ils représentaient la liberté, l’exploration, l’aventure, l’insoumission ! Autant de valeurs qu’ils avaient en commun finalement… Restait maintenant à savoir si ces pirates adoraient aussi les guerriers d’Elbaf.

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L’excitation fut très vite remplacée par le calme lorsque ceux qui étaient censés représenter les commandants de flottes mirent un pied dans l’eau, suivi, en dernier, par celui qui semblait être le capitaine du bâtiment de charge. Dans un mouvement commun, une synergie parfaite, ils avancèrent vers la terre ferme, tout en formant une haie d’honneur à leur chef.

Il n’était pourtant qu’un homme, de taille moyenne, mais ses pas faisaient frémir l’eau comme s’il s’agissait de ceux d’un géant. Il dégageait une aura très spéciale : à la fois douce, calme, à la fois… démoniaque.

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Sürt qui avait guetté la scène depuis le début, s’approcha, méfiant comme à son habitude. Il fallait tout de même accueillir ces hommes, alors il entama les présentations, en s’abaissant au niveau de son interlocuteur :
― Enchanté, petit ho… déclara-t-il, sans que le pirate ne lui laisse le temps de finir sa phrase. Un vecteur transperça son ventre, et envoya voltiger son corps tout entier jusqu’au bout de l’île. Les pupilles de Sürt disparurent aussitôt. Sa carcasse, encore fumante, alla s’écraser au loin. D’un geste, d’un seul, l’envahisseur venait de terrasser ce grand guerrier d’Elbaf.

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― J’ai toujours détesté les géants, s’exprima alors le nouveau venu, en secouant ses jambes pour les essorer. Son regard, réjoui, scruta les horizons et en lâchant un petit rire narquois, il adjoignit le reste de ses troupes à le suivre d’un simple geste du bras.
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Ça avait, au moins, le mérite d’être clair : ils n’étaient pas là pour enfiler des perles. Surtout le boss. Sürt, ce vieux gaillard, en avait fait les frais. À l’agonie, aux frontières de la mort, il repensait à sa longue vie de géants, à ses erreurs, à ses joies, à ses peines, et commençait petit à petit à sombrer dans le néant.

Le reste des géants qui faisaient face à l’équipage pirate, ne savait pas trop comment réagir : devaient-ils combattre ? foncer au village pour prévenir les autres ? Les questions fusèrent dans leurs esprits, mais le capitaine reprit de plus belle :
― Rassurez-vous, je ne viens pas conquérir votre île, alors vous pouvez rester tranquille. Gouverner des êtres aussi répugnants, aussi grossiers, que vous, ne m’intéresse pas. Les guerriers s’offusquèrent de ses paroles, et l’un d’eux leva son arme au-dessus de lui, pris d’une rage incontrôlable. Une petite souris arrivait, dégommait l’un des leurs, et leur crachait dessus ouvertement… Non mais c’était qui cet enculé ? Oui, je sais. Ce n’est pas facile à digérer, hein. Comment un « petit homme » comme moi, et son équipage, peut se permettre de vous prendre de haut, vous qui êtes si grands ? Vous n’avez sûrement jamais vu ça, un être de ma taille capable de terrasser un être de la vôtre sans aucun effort, n’est-ce pas ? Il venait d’apparaître sur l’épaule de l’un des géants, désormais assis en tailleur. C’était comme s’il s'était téléporté. Je ne vais pas non plus vous exterminer, bien que l’envie me démange… enfin, du moment que vous nous offrez l’asile à moi et à ma troupe, le temps de recharger notre log-pose.  Le guerrier sursauta dès les premiers mots, et trébucha sur le côté, mais le capitaine avait déjà bougé autre part. Il paraissait insaisissable. Ah, j’en oublie mes bonnes manières. Tilburry Slaine. Voici mon équipage, les Shifting Knockers. Nous sommes en route vers la gloire ! Après cet instant épique d’auto-gratification, tourné vers l’éternel, il fit une courte pause et, alors que ses hommes avaient envahi la plage, se repositionna face aux géants. Bon, assez papoté, amenez-moi à votre chef. Maintenant.

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― El.. Elbaf… Elbaf… balbutia l’un des géants. Elbaf ne laissera jamais son honneur se faire marcher dessus. Slaine changea soudainement d’expression : d’assuré, il commença à grincer des dents d’énervement. Putain, mais alors lui, il n’aimait vraiment pas les géants. Ça devenait de plus en plus flagrant. Et… si tu veux tout savoir, pirate, ce n’est pas la première fois que nous voyons un être de ta petite taille capable de nous surpasser en force. Bah oui, il fallait que ça sorte au bout d’un moment. Il existe des curiosités que les dieux ont mis sur notre chemin pour nous rappeler que nous ne sommes pas tout-puissants et que nous devons avant tout rester modestes. Oui, petit homme, tu n’es pas le seul à être capable de terrasser un géant sans aucun effort, et tu vas très vite pouvoir le voir de tes propres yeux. Le pirate se redressa, le museau en l’air, comme un suricate à l’affût. Un autre mec était donc doté d’une puissance comme la sienne ? Et en plus de ça, il était présent sur cette île ?! Putain de merde ! Quelle révélation !
Slaine était, apparemment, un bon gros mégalo. Il n’appréciait pas quand on lui faisait de l’ombre. C’était peut-être ce qui expliquait son aversion pour l’espèce des géants, d’ailleurs... En l’occurrence, là, il venait d’apprendre quelque chose qui l’avait vraiment déstabilisé, et ce, à un tel point qu’il n’avait même pas cherché à éliminer celui qui lui avait transmis cette précieuse information.

De savoir qu’il y avait un autre « monstre » sur cette île, éveilla en lui des sensations entremêlées de plaisir, d’excitation et de jalousie. Lui, qui n’espérait rien de cette île, venait de changer brusquement d’avis. Cette nouvelle avait tout fait basculer. Vraiment tout.

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― Je vois, concéda Slaine. Maintenant que vous le dîtes, je sens une certaine puissance dans cette direction, lâcha-t-il en pointant le village du doigt. Son fluide de l’observation lui avait permis de cibler Violence. Elle n’est pas aussi imposante que la mienne, mais ça peut toujours être intéressant de la confronter… C’est lui votre chef ?

― ...
― ...
― ...

― ZWEAHAHAHAHAH !
― GWEEEEEEHEHEHEHE !
― YAHIHAHAHIHAHA !

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― C’est bien la meilleure celle-là !
― Violence, notre chef ?! Le jour où il sera capable d’être, au moins, maître de lui-même, peut-être qu’il pourra prétendre à devenir un guerrier d’Elbaf ! Zweahahahah ! Et encore !
― C’est un bon à rien ce type, ma parole ! Gwehehehehehe ! Fraaaaaanchemeeeeent, si on me dit que Violence est devenu le chef d’Elbaf, j'y croirais pas ! Et si je le vois de mes propres yeux, eh bah je change de sexe ! Ou je me transforme en chèvre ! Voilà ! Gwehehehe !
― Et moi, je m’en vais taper une bonne brasse dans le volcan !
Merde. Slaine venait de déclencher l’hilarité totale en posant sa question. Pourtant, elle n’avait pas vocation à être marrante, au contraire, elle était même plutôt sérieuse. Mais… vraiment ? Violence, chef du village ? Il avait très mal déduit. Très très très très mal.

Être autant à côté de la plaque, ne lui plût pas – logique – et alors que les géants se roulaient dans le sable, en pleurant de rire, il les dégagea d’un large geste du bras, les balançant dans la mer avec une force qui les dépassait tous.

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Avec quel pouvoir pouvait-il faire ça ? D’un simple mouvement, il malmenait les géants. Il ne les touchait même pas qu’ils étaient aussitôt propulsés à toute vitesse hors du décor. Finalement, cette capacité ressemblait pas mal à celle de Violence… à la différence près qu’elle paraissait bien moins chaotique et beaucoup plus précise.
― En route vers notre destin, nakamas ! hurla alors Slaine, en levant le bras en l’air. Accompagné par ses nombreux compagnons de voyage, il allait à la rencontre de cet empaffé de Violence.


Dernière édition par Onoir Ggoil le Dim 14 Juil - 16:00, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Pres - Violence   Pres - Violence Icon_minitimeSam 29 Juin - 14:08




Violence dormait contre un arbre, à l’orée du village, dans une position assez artistique : la tête en bas, le cul dirigé vers le ciel, les jambes et les bras complètement tordus, le buste plié… Il ressemblait à un pantin désarticulé. En même temps, avec la gueule de bois qu’il se tapait, il avait le bon matos. Quel cas ce mec.

C’était donc lui le « monstre de puissance » qu’avaient décrit les guerriers d’Elbaf ? Non, mais on se foutait de la gueule de qui là ? Comment une épave comme lui pouvait prétendre à être aussi puissant que Slaine ? C’est exactement ce qu’il pensa en le regardant pioncer, une fois arrivé à son niveau. Son équipage tout entier ceignait le grand chêne qui servait de lit à Violence.

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― Réveille-toi.
― ZzzzZzzzzZzzz…
― J’ai dit… répéta-t-il, dans un faux calme qui cachait une violence à venir… RÉVEILLE-TOI ! Il avait hurlé de tout son fort, et s’était presque égosillé sur la fin. D’habitude, il n’avait pas à crier, son aura faisait la part du boulot, mais là…

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― ZzzzZzzzzZzzz… Pas de chance. C'était un tout autre cas.
― RÉVEILLE-TOI, BORDEL ! beugla Slaine en balançant lourdement sa jambe dans les cotes de Violence.

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― HEIN QUI QUE QUOI ?!! QUI VEUT SA BRANLÉE ENCORE !?! s’écria Violence par réflexe, en sursautant. La tête dans le cul, il roula en boule jusqu’aux pieds de celui qui l’avait réveillé.
― Moi.
― Allons bon... Déjà, t'es qui ? lâcha-t-il en se redressant et en secouant sa tête. Qu’est-ce qu’un putain d’humain foutait là ? Enfin… Ou plutôt, vous êtes qui tous là ? Qu’est-ce qu’un équipage entier de tels glandus foutait là ? Et en vrai, qu’est-ce qu’il avait bien pu faire toute la soirée d'hier ? Sa veisalgie était signe d'une grosse grosse grosse cuite. Ça en disait long sur la taulée qu'il avait pu se mettre, mais ça expliquait rien de bien précis. Peut-être qu’il s’était encore attiré des ennuis et qu’il ne s’en souvenait plus ? Allez, autant tenter le tout pour le tout. Bon, si vous voulez vous venger d'un truc que je vous ai fait hier sous l'effet de l'alcool, sachez que je suis encore pire quand je suis sobre. Donc allez vous faire foutre ailleurs car je pionce, moi, là. Même au réveil, il savait trouver la phrase pour provoquer.
― Tu as un pouvoir extraordinaire, m’a-t-on dit. Montre-le-moi. Tout de suite.

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― Tu demanderas à ta mère. Je lui ai déjà tout montré. Un ris de satisfaction déforma le pli de ses lèvres.
― Tu aimes les blagues, apparemment. Alors, en voici une : si tu ne me montres pas ton pouvoir tout de suite, je détruis cette île.
― Oh putain ! C’est vrai que c’est une bonne blague, ça ! pouffa Violence.
― Bon.
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