L'enfant a ses rêves et l'homme a ses ambitions ! [Prez & Kit]

« Coucou, Invité. »

L'enfant a ses rêves et l'homme a ses ambitions ! [Prez & Kit] M7p5

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Mescu D. Scott

Faire parler les poings pour farmer les points.

Description mentale :

Selon ses propres termes, Scott est quelqu’un de réaliste. Il faut toutefois apporter une précision sur sa définition de la « réalité ». Car à ses yeux, toute réalité est fictive et ne tend qu’à représenter tant bien que mal une parcelle du réel, unique substance qui soit, si tant est qu’il y en ait bien une. De par ce fait, la réalité des uns n’est que pure folie pour d’autres. Ceux qui l’ont bien compris maintiennent justement leur assise sur le peuple grâce à ce principe.

A ce sujet, Scott se souvient d’une histoire que lui comptait son grand-père lors d’un grand voyage. Dans un pays lointain, il était coutume d’élever des éléphants en vue d’un usage domestique. Les premiers hommes ayant dompté ces animaux firent face à une problématique relativement complexe : quasiment rien, si ce ne sont d’énormes chaînes très coûteuses, ne peuvent maintenir attaché un éléphant adulte. Une solution fut apportée par un grand sage : dès leur plus jeune âge, les pachydermes sont ainsi retenus à l’aide d’une corde accrochée à une patte. Naturellement, ces bêtes encore sauvages tentent de se débattre pour se libérer des mois voire des années durant. Puis, en grandissant, les éléphants intègrent alors cette réalité affligeante : il est impossible de s’échapper lorsqu’ils sont attachés à une corde.

C’est pourquoi l’on peut croiser, en tout lieu et toute heure sur cette île, des éléphants « garés » par leur maître, une simple petite corde accrochée à la patte. Nul besoin de l’attacher à un arbre ou un quelconque élément pouvant résister à la force d’un éléphant adulte : celle-ci peut même pendre dans le vide sans être nouée à quoi que ce soit. Enchaînés psychologiquement, nul lien ne saurait les retenir plus efficacement.

Ces éléphants sont à l’image de l’Homme contemporain. Entravé par ses propres convictions, l'humanité est comme tenue en laisse, et sa société fondée sur des valeurs et une morale absolues. D'après une autre histoire de son grand-père, il exista en des temps immémoriaux un royaume ne possédant aucune règle morale. Les rois ne souhaitaient pas régner, c'est pourquoi ils étaient faits pour le trône. Les pères ne souhaitaient pas imposer leur autorité à leurs rejetons, c'est pourquoi les enfants étaient tous disciplinés. Les jeunes ne souhaitaient pas à tout prix jouer les adultes, c'est pourquoi ils étaient pris au sérieux par leurs aînés. Dans ce royaume, il n'existait pas les notions de justice, de respect des traditions, ou de comportement à adopter. C'est pourquoi ce royaume était si juste, avait une culture très prononcée et les habitants étaient si agréables.

Puis un jour, le royaume intégra le Gouvernement mondial, lequel imposa sa loi. Désormais, il existait les notions de justice, des codes sociaux rigides, auxquels le peuple devait se conformer. Peu à peu, au nom de ces idéaux, les rois se mirent à vouloir régner, les pères imposer leur autorité à leur descendance, et les enfants voulaient prouver leur valeur. De fil en aiguille, naquit dans ce royaume l'injustice, le rejet des valeurs essentielles pour ces apparats sociétaux, ainsi qu'une délinquance frappant surtout les plus jeunes. C'est ce qu'il en coûte de graver dans le marbre et de figer le sens de ces concepts, lesquels, une fois devenus la devise du Gouvernement, lui permirent de diriger la quasi-totalité du monde connu en lui imposant son mode de vie.

Cette histoire tend à démontrer à quel point la société influence nos vies, ainsi que notre perception du monde. Ayant grandi en marge de la société, Scott a tant bien que mal conservé sa propre liberté de penser. Disons déjà qu'il a eu la chance d'être éduqué par un homme sage, d'une grande expérience dans la vie. Cela lui donna au moins les chances de ne pas être domestiqué par un système qui souhaite l'exploiter dès la plus tendre enfance, lors de son éducation. Très jeune, il a non seulement compris que le Gouvernement mondial était un système corrompu, mais également comment il maintenait le peuple en asservissement complet.

La société semble donc incapable de fournir ce dont il a besoin. Car Scott est un grand aventurier dans l'âme. Il aspire à être libre : l'étendue des mers s'offre à lui, comment pourrait-il résister à cet appel ? Le jeune homme rêve d'attraper l'horizon, et défie quiconque de l'en empêcher ! Mais à voir trop loin, il finit par être incompris de ses contemporains, le nez trop embourbés dans des affaires trop basses pour l'intéresser.

Aussi loin qu'il s'en rappelle, il a toujours vu les hommes tenter de brider la liberté d'autrui. C'est pourquoi, comme animé d'une pulsion animale, il tend systématiquement à être affranchi de toute contrainte. Jamais il n'agira contre sa propre volonté, et ce au péril même de sa vie. C'est là une valeur intrinsèque à la vie selon lui, et sa qualité première. Il n'a néanmoins rencontré que très peu de personnes ayant cette qualité en commun, qualité requise pour tisser un quelconque lien avec lui. En effet, bien qu'il puisse se montrer sympathique avec toute âme, rares sont ceux avec qui il peut réellement devenir ami.